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Hellas, poème de Percy Bysshe Shelley (1792 - 1822), anglais et traduit en français.

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[i][center] [u][center] [b]Hellas[/b] [/center][/u]

The world's great age begins anew,
The golden years return,
The earth doth like a snake renew
Her winter weeds outworn;
Heaven smiles, and faiths and empires gleam
Like wrecks of a dissolving dream.

A brighter Hellas rears its mountains
From waves serener far;
A new Peneus rolls his fountains
Against the morning star;
Where fairer Tempes bloom, there sleep
Young Cyclads on a sunnier deep.

A loftier Argo cleaves the main,
Fraught with a later prize;
Another Orpheus sings again,
And loves, and weeps, and dies;
A new Ulysses leaves once more
Calypso for his native shore.

O write no more the tale of Troy,
If earth Death's scroll must be—
Nor mix with Laian rage the joy
Which dawns upon the free,
Although a subtler Sphinx renew
Riddles of death Thebes never knew.

Another Athens shall arise,
And to remoter time
Bequeath, like sunset to the skies,
The splendour of its prime;
And leave, if naught so bright may live,
All earth can take or Heaven can give.

Saturn and Love their long repose
Shall burst, more bright and good
Than all who fell, than One who rose,
Than many unsubdued:
Not gold, not blood, their altar dowers,
But votive tears and symbol flowers.

O cease! must hate and death return?
Cease! must men kill and die?
Cease! drain not to its dregs the urn
Of bitter prophecy!
The world is weary of the past -
O might it die or rest at last!

[u][center] [b]Hellade[/b] [/center][/u]
L'immensurable ère du monde recommence,
L'âge d'or revient,
La terre, comme le reptile, régénère
Ses mauvaises herbes flétries de l'hiver ;
Le ciel sourit, et les croyances et empires brillent
Comme les épaves d'un rêve qui se défait.

Une plus lumineuse Hellade dresse ses montagnes
Au-dessus de paisibles vagues lointaines ;
Un nouveau Pénée ouvre ses sources
Face à l'étoile du matin ;
Là où le Tempé débouche, là reposent
Les Cyclades juvéniles sur les bas-fonds plus ensoleillés.

Un « Argo » plus altier fend le flot,
Alourdi de son dernier butin ;
Un autre Orphée chante à nouveau,
Et aime, et pleure, et meurt ;
Un nouvel Ulysse quitte, une fois de plus,
Calypso, pour son rivage natal.

Oh, ne plus composer la légende de Troie,
Si le sol de la Mort doit s'ébouler -
Ni mêler à la fureur de Laïos la joie
Qui se lève sur ce qui est libre,
Bien qu'une Sphinge, plus subtile, renouvelle
Des énigmes de mort, que Thèbes jamais ne connut.

Un autre Athènes s'élèvera,
Et pour les temps les plus lointains à venir
Elle léguera, comme le coucher du soleil pour les cieux,
La splendeur de ses prémices;
Et laissera, si rien de si brillant peut vivre,
Tout ce que la terre peut recevoir ou que le Ciel peut donner.

Saturne et Éros vont rompre
Leur long repos, plus lumineux et meilleur
Que tout ce qui a chut, et que Celui qui s'est levé,
Que beaucoup n'ont pas subjugué :
Ni or, ni sang, douaires de leur autel,
Mais des larmes votives et des fleurs de symboles.

Oh, arrêtez! La haine et la mort doivent-elles revenir ?
Arrêtez! Les hommes doivent-ils tuer et mourir?
Arrêtez! Ne videz pas, jusqu'à la lie l'urne
De l'amère prophétie !
Le monde est fourbu du passé -
Puisse-t-il mourir, ou, reposer en fin ! [/center][/i]

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