[i] Le 20 avril, le général Tsolákoglou, commandant le IIIème C.A. [corps d'armée], après s'être entendu avec l'archevêque d'Iôánnina et les commandants des Ier et IIème C.A, généraux Bákos et Déméstichas, se révolta et, négligeant le général Drákos sous les ordres directs duquel il était placé, Demanda de sa propre initiative, en dépit des ordres du Roi et du Haut commandement, un armistice aux Allemands.
Une convention d'armistice fut signée entre le général Tsolákoglou et le Commandement allemand le 21 avril à Larissa. Cette convention fut, le 23 avril, remplacée par une nouvelle Convention signée à Salonique, qui s'appliquait également aux Italiens.
Nous apprîmes la conclusion de cet armistice le 21 avril, par le général Haywood, chef du Service de liaison près du Haut Commandement. J'envoyais immédiatement par le télégramme n°1641 au général Drákos l'ordre de remplacer sur-le-champ le général Tsolákoglou et de continuer le combat jusqu'à l'extrême limite de nos possibilités. Ce télégramme, dont le texte est donné à l'annexe [voir, « Lettre du 21 avril 1941 de Papagos au chef de l'armée d'Épire » transcrite le 22 avril dans Jours d'Histoire] parvint à Iôánnina le 21 avril à 12:00 – Une copie trouvée dans les archives de l'Armée d'Épire en fait foi – Mais il ne fut pas remis au général Drákos, celui-ci ayant été entre-temps forcé par le général Tsolákoglou de partir pour Athènes.
Les ordres suivants furent ensuite émis par le Haut Commandement :
a/ ordre fut donné au commandant de la Ière Région militaire de constituer détachement composé du bataillon d'instructions des officiers de réserve de l'École des Évelpides, d'un groupe d'artilleries comprenant deux batteries de 65, une batterie de 100 Skoda autoportée et de deux compagnies de 47/47mm antichars. Ce détachement devait être transporté immédiatement par train dans la région de Patras-Rion et s'opposer à toute tentative ennemie en direction de Corinthe-Patras.
b/ la Ière Région militaire reçut également l'ordre de constituer un détachement composé d'une compagnie d'infanterie et de quatre compagnies antichars qui, envoyées par camions dans la région de Náfpaktos, établiraient une ligne de défense antichar près de Mornou et plus à l'est. En même temps un détachement du génie furent envoyé dans la même région pour y effectuer les destructions nécessaires.
c/Le commandant de la région militaire de Messenie reçut l'ordre d'envoyer par camion une compagnie d'infanterie à Náfpaktos, pour protéger les sections qui y préparaient les démolitions.
Les ports suivants furent désignés pour le réembarquement du corps expéditionnaire britannique : Raphina, Pórto-Ráphti, plages de la région de Mégara-Háyii-Théodôrii, Náfplion, Monemvassía, Kalamáta. Le transport de troupes britanniques vers les points de réembarquement se ferait par camion et par chemin de fer. Une arrière-garde resterait aux Thermopyles pour retarder l'avance ennemie. Cette arrière-garde couvrirait ensuite le réembarquement des ports de l'Attique en occupant les hauteurs de Tatóï et celle où sud d'Erythréai (10 km au sud de Thèbes).
Les arrière-garde britannique, à la suite de violents combats qui durèrent trois jours, évacuèrent la position des Thermopyles et se replièrent vers le sud dans la nuit du 24 au 25 avril. L'ennemi continua son avance le long de la route d'Athènes et atteignit, le soir du 25 avril, un point situé à 25 km au nord-ouest de Thèbes.
Le réembarquement des troupes britanniques commensa les nuits du 24 au 25 avril et se continua :
La nuit du 24 au 25 avril à Pórto-Ráphti et Náfplion.
La nuit du 25 au 26 avril À Mégara et à Háyii-Théodôrii.
La nuit du 26 au 27 à Raphina, Pórto-Ráphti, Náfplion et Kalamáta.
L'ennemi du 28 au 29 un Kalamáta et Monemvassía.
La nuit du 30 au 1er mai à Kalamáta.
L'ennemi profitant de sa supériorité aérienne, attaqua les navires de guerre et de commerce anglais et grecs, causant des pertes très sérieuses.
Le 26 avril, des parachutistes allemands s'emparèrent des hauteurs au sud de l'isthme de Corinthe, les troupes allemandes passèrent d'Acarnanie ou Péloponnèse et occupèrent Patras. Le matin du 27 avril, les forces allemandes pénétrèrent à Athènes. Les 28, 29 et 30 avril, les forces motorisées ainsi que les chars allemands parvinrent jusqu'aux ports les plus au sud du Péloponnèse, faisant des prisonniers et capturant le matériel qui n'avait pu être embarqué à temps.
La plus grande partie du corps expéditionnaire britannique fut transportée en Égypte, sauf certaines forces de la 2ème Division néo-zélandaise qui débarquèrent en Crète, dont la défense dépendait du commandement anglais. Ces forces prirent part au combat qui se livrèrent dans cette île à partir du 20 mai 1941. [/i]