[i] Transcrit du journal francophone:
[center]« [b][u]L’Abeille de la Nouvelle Orléans[/u][/b] »
le [u]mardi, 15 juillet 1913[/u]
(New Orleans publishing Co. Limited)[/center]
[center][b]Balkans[/b][/center]
Salonique, 14 juillet - Avant d'abandonner la ville de Serrés prise par les Grecs, les Bulgares l'ont mise à sac, puis pillée : ils sont outragé les femmes, commis des atrocités sur les hommes. Tout cela est pleinement confirmé par le télégramme d'un correspondant grec tout-à-fait digne de foi.
Il télégraphie que les soldats bulgares en retraite ouvrirent le feu sur la ville vendredi avec quatre pièces de campagne qu'ils avaient installée sur une colline. En même temps, des bandes de Bulgares conduites par leurs officiers parcouraient les rues pillant premièrement les magasins et les maisons et alors les aspergeant de pétrole et mettant le feu jusqu'à ce que la plus grande partie de la ville fut brûlée.
Les soldats étaient accompagnés par le célèbre colonel révolutionnaire Yankoff qui, avec d'autres anciens officiers de l'armée bulgare prit une part si active dans les troubles de Macédoine en 1903.
Le correspondant dit aussi que même les consulats ne furent pas épargnés. Le consulat austro-hongrois fut pillé et brûlé. Le vice-consul, M. George C. Zlatke, en fut arraché par les pillards mais libéré peu après.
Le consulat d'Italie a été saccagé le consul put chasser les incendiaires.
La Banque d'Athènes, la Banque Orientale, le palais du Métropolite, la grande synagogue, toutes les écoles, les entrepôts des compagnies de tabac américaine, autrichienne et allemande et les hôpitaux ont été pillés puis brûlés.
La « American Tobacco Company » seule éprouve une perte qui s'élève à plus de $ 1, 000,000.
Beaucoup de gens furent crucifiés, mis en pièce ou brûlés vifs par ces Bulgares en fuite qui de plus commettaient les plus incroyables outrages sur les femmes, dont beaucoup expiraient ; quant à la condition des autres elle est lamentable. De riches marchands meurent de faim pendant que des mères misérables essaient de trouver des vêtements et de la nourriture pour leurs enfants nus et mourants de faim.
La situation est désespérée : toutes les pharmacies et les brûlés et les médicaments et pansements font complètement défaut pour soigner les malades et les blessés.
Les autorités grecques font tous leurs efforts pour se procurer rapidement les denrées alimentaires, les vêtements et les secours médicaux que nécessite la ville éprouvée.
[b][center]Le roi de Bulgarie proteste et dément.[/center][/b]
Londres le 14 juillet. - le roi Ferdinand de Bulgarie dans un message envoyé de Sofia à l’
« Evening News » dément les excès attribués aux Bulgares. Il dit.
« Les histoires et rapports que les Grecs ont mis en circulation en Europe concernant les outrages commis par mes troupes sur les populations grecques et serbes en Macédoine ne sont nullement fondés et ne sont publiés qu'avec le but de produire une mauvaise impression. »
Le roi parlant ensuite des libertés dont a joui le peuple d'Andrinople et qui lui ont été accordées sans tenir compte de nationalités différentes et continue, disant :
« De systématiques attaques et persécutions ont été dirigées contre l'élément bulgare par les Serbes et les Grecs. »
Le message dit encore :
« Dans les districts de Kastoria, Florina et Vodéna tous les hommes bien éduqués ont été arrêtés et les prisons de Salonique regorgent de Bulgares innocents. Un grand nombre de Bulgares ont été transporté de leur maison en Grèce et dans les îles de la mer Égée. Le même cruel régime a été appliqué aux Bulgares dans des régions occupées par les Serbes. La ville purement bulgare de Kubush a été complètement brûlée par les troupes grecques. »
Le roi Ferdinand conclut : « Des milliers de réfugiés à leur arrivée à Sofia ont donné les plus terribles détails sur les méfaits accomplis par les Serbes et les Grecs. Le gouvernement bulgare est prêt à accepter une enquête internationale qui tirera au clair les histoires de ses excès. »
[b][center]Les Grecs ont fait 10 000 prisonniers.[/center][/b]
Londres, 14 juillet. - Le correspondant du « Daily Telegraph » à l'armée grecque télégraphie que celle-ci a pris 82 pièces d'artillerie et fait 10 000 prisonniers.