[i] [b][u][center]ARCHEOLOGIE[/center][/u][/b]
Une exposition à Bâle restitue l'ambiance des rues d'Erétrie, cité grecque qui a connu ses heures de gloire il y a 2400 ans.
«Cité sous terre» emmène le visiteur dans un voyage en Grèce, destination l'île d'Eubée, la plus grande île de la mer Egée. Depuis 1964, des archéologues suisses travaillent à faire surgir de terre la cité grecque d'Erétrie, à une centaine de kilomètres à peine de sa rivale Athènes. Grâce à eux, cette ville qui depuis l'avant-poste de l'île d'Eubée guignait vers l'Orient a pris sa place sur la carte de la Grèce antique. Tout comme Athènes, Erétrie avait au Ve siècle avant Jésus-Christ son acropole, ses temples, son théâtre, ses mosaïques. Mais au contraire d'Athènes, la ville n'a pas résisté au déplacement des centres du pouvoir sur la Méditerranée. Elle s'est effacée avec le souvenir de l'Antiquité.
L'exposition présentée à Athènes et à Bâle, au Musée de l'Antiquité (Antikenmuseum) jusqu'au 30 janvier, transporte le visiteur sur cette île d'Eubée écrasée de chaleur. Il est invité à parcourir les rues de la ville, reconstruites en trois dimensions. Des vidéos et des maquettes reconstituent les monuments. Le fronton du temple d'Apollon retrouve sa splendeur d'antan dans une vidéo, les statues reprennent leur place et leurs couleurs d'origine.
La ville, avec ses rues, ses maisons, lui permet de s'immerger dans la vie antique, thème après thème, la vie économique, religieuse, le culte des morts, etc.
[b][u][center]Notre alphabet[/center][/u][/b]
Le parcours permet de se faire une idée vivante de cette cité qui abritait peut-être 5000 personnes au Ve siècle avant Jésus-Christ, sa période de gloire. Les objets présentés à Bâle sont réunis pour la première fois, ils proviennent de nombreux musées.
Grâce à eux, les historiens et les archéologues ont dressé le portrait d'une ville à cheval entre l'Orient et l'Occident. Depuis l'île d'Eubée, les habitants d'Erétrie étaient en relation avec les côtes syro-libanaises de Phénicie. Ils contribuent à la diffusion de l'alphabet phénicien en Occident. Ils adaptent cet alphabet, différent de l'alphabet grec, et le transmettent en Italie du Sud, où ils sont les premiers Grecs à fonder des comptoirs. L'alphabet phénicien, transformé par les colons érétriens, sera repris par les Etrusques, puis par les Romains... Grands commerçants, les marins d'Erétrie poussent jusque sur les côtes syriennes. Des scarabées égyptiens se mêlent aux offrandes grecques, syriennes ou villanoviennes (Italie centrale) du temple dès 700 avant J.-C.
[b][u][center]Mosaïques et bijoux[/center][/u][/b]
Un des clous du parcours est la présentation de la prestigieuse «Maison aux mosaïques», avec son tapis de galets colorés reproduit grandeur nature et la réunion de tous les objets d'apparat retrouvés dans cette villa de notable, dont une effrayante et grandiose tête de Gorgone en terre cuite peinte. Sur la mosaïque se dessine l'histoire de Thétis, mère du héros grec Achille. La «Maison aux mosaïques» a permis de se faire une idée assez précise du cadre de vie d'une famille érétrienne au IVe siècle avant J.-C. Découverte en 1977 (voir encadré), la «Maison aux mosaïques» a suivi une série de découvertes prestigieuses, bijoux de bronze et d'or, fouille du sanctuaire d'Apollon, puis de sanctuaires romains dédiés au culte de l'empereur.
[b][u][center]Les découvertes continuent[/center][/u][/b]
Les découvertes continuent. Seule une petite portion de la ville antique a été fouillée. Des constructions modernes font courir le risque que des structures antiques soient à jamais perdues pour la mémoire d'Erétrie. Mais d'autres fouilles livrent encore leurs trésors: soubassements de maisons, inscriptions qui permettent de préciser à quel dieu ou déesse un sanctuaire était dédié, monnaies, mosaïques. Des recherches récentes ont permis la reconstitutution du fronton du temple d'Apollon. La chute de la ville est plus ou moins contemporaine de l'arrivée des chrétiens. Leur apport le plus notable est de concasser, puis de brûler les statues des vieux cultes pour faire de la chaux. Il n'en subsiste que 900 fragments de marbre brisés
[/i]