[i] Constantin XI Paléologos Dragassis, naquit en 1405 à Constantinople (au temps de Jean sans peur, duc de Bourgogne, qui doit son surnom à la bataille de Nicopolis, où il fut fait prisonnier par les Turcs).) Il tomba à 53 ans le 29 V 1453 l’épée à la main. Il est le dernier empereur byzantin (du 31 X 1448 au 29 V 1453), dernier empereur « romain » de l'Histoire (titre de quinze siècles). Il était le fils de l’empereur Manouil II Paléologos et d'Hélèni Dragatch, princesse serbe. Il garda le nom de Dragassis, souvenir de sa mère et de son origine gréco-serbe. Il se maria en 1428 avec Magdalini Tocco († 1429), fille de Léonardo II (seigneur de Zakynthos-Zanthe), puis le 27 VII 1441 avec Catherine Gattilusi († 1442), fille de Dorino Ier (seigneur de Lesvos-Mytilène).
En 1443, il devint despote de Mystra (fief des deuxièmes fils ou des frères de l’empereur de Constantinople, depuis les Kantakouzinii-Cantacuzène en 1349). A la mort de son frère l’empereur Jean VIII le 31 X 1448 , qui tenta - en vain - par le Concile de Florence pour l’union des Eglises d’obtenir l’alliance des Occidentaux. Les Patriarches de Jérusalem, d’Antioche et d’Alexandrie, et Loukas Notaras désavouèrent ce Concile. Constantin Dragassis monta sur le trône. Il fut institué empereur à Mystra, sans intronisation par le Patriarche Grigorios-Grégoire III Mammas et non à Constantinople (comme son père et son frère). Le 12 XII 1452, il fit lire Αγαλλιάσονταί οι ουρανοί (Laetentur Coeli, les cieux exultent) à Hayiá-Sophiá et proclamer l'union des deux Églises, romaine et byzantine, espérant l’aide militaire, soulevant l’hostilité du peuple.
Mehmet II, sultan en 1944-45 puis en1451, a 19 ans, veut Constantinople, en triomphe de l’Islam sur la Chrétienté. Il plante son étendard face aux murs le 5 V.
Constantin, a environ 8 000 hommes (clergé compris) pouvant combattre, et 2 000 Italiens, avec le Génois Giovanni Giustiniani Longo et ses 700 hommes (arrivés le 20 IV) et ceux de Galata avec Girolamo Minotto, pour tenir 22 km de remparts. D’autres se joignirent à eux, des marins, les charpentiers de marine de Giustiniani, des Vénitiens venus du Pont-Euxin, restés pour se battre. Les chiffres sont peu surs, les sources trop contradictoires.
Mehmet aurait environ 200 000 hommes avec des irréguliers, renégats, mercenaires, venus pour du butin et le carnage. Pour les historiens actuels 80 000 soldats, Anatoliens, janissaires, et une horde de non-combattants pour travaux de siège et le ravitaillement des hommes et des bêtes.
Le 12 V, le bombardement commence, qui continuera jusqu’à la prise de la Ville. Femmes et enfants aideront jour et nuit aux murs abattus. Les canons venaient d’Andrinople, capitale turque en Europe. Ils étaient l’œuvre du Hongrois Orban. Il y avait l’énorme bombarde
« Basilique », aux boulets monstrueux, traînée par vingt paires de bœufs avec 200 hommes en soutien. Il fallut deux mois pour atteindre la Ville. Mehmet aligna quatorze batteries, de nombreuses balistes, quatre tours de bois sur roues, et une énorme machine de siège face aux murs.
Le premier assaut des janissaires, la nuit du 18 V échouera après 4h de combats furieux.
Le 20 IV, quatre vaisseaux de haut bord à trois ponts génois, viennent de Chios où le mauvais vent les avait arrêtés. Ils forcent le passage jusqu’à la Corne d’or à travers la flotte turque de plus de cent navires aux ordres du renégat bulgare Baltoglou. Il échappera à la décapitation au prix d’une terrible bastonnade.
Mehmet fit alors faire un rail de bois de 13 km, de la mer à la Corne d’or, contournant Galata, et y fit passer 70 à 80 bateaux, remis à l’eau dans la Corne d’or. Il fallut donc aux Byzantins dégarnir leurs défenses pour tenir 5 km de murs de plus, sur la mer (là où les Croisés avaient percé en 1204). Ils ne parvinrent pas à les incendier. Des soupçons courraient contre les Vénitiens (qui avaient déjà utilisé le stratagème) et les Génois de Péra qui ne réagirent ni ne prévinrent Constantin.
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