Ca suffit la petite jungle ultralibérale grecque !

L'heure est venue de passer à la caisse. L'heure est venue de faire le bilan. De se remettre en question. (Et encore, on a de la chance car on n'est pas tout seul.)
Vous n'êtes pas d'accord ? Vous pensez quoi, que ça va être la révolution ? Qu'on va claquer la porte de l'Europe, de l'Euro et tuer la poule aux œufs d'or ? Il ne faut pas croire que les déclarations enflammées de quelques illuminés représentent la majorité.

Ca suffit le chacun pour soi.
Devoir payer 50 euros pour le généraliste, en priant pour qu'il vous trouve une bonne tête et ne vous fasse pas payer d'avantage. 90 euros pour que le plombier (grec) change un joint. Sans facture, sans rien déclarer ni payer d'impôt. Les prix fixés à la tête du client. Chacun fait ce qu'il veut. C'est la belle vie, du moins pour ceux qui ont les moyens. Combien de temps cela va-t-il encore durer ? On voit bien que n'est plus possible de continuer.

LES GRECS COMPRENNENT TRES BIEN LA SITUATION, MEME S'ILS REFUSENT DE LE RECONNAITRE. La cote de popularité de Papandréou est toujours à 70%, tandis que ses réformes sont désapprouvées majoritairement par les sondages. Cela veut peut-être dire que, par fatalisme ou parce qu'ils réalisent ce qui se passe, ils acceptent le changement imposé. De mauvaise grâce, sûrement, mais ils l'acceptent quand même. Ils se rendent compte qu'ils n'ont pas vraiment le choix.

Ce changement ne se fera pas du jour au lendemain. Nous verrons à long terme l'évolution dans la société. Cet électrochoc aura forcément des conséquences dans les mentalités. La Grèce évoluera à son rythme.

La fraude fiscale c'est minable ! C'est le chacun pour soi. La loi de la jungle. L'ultralibéralisme sauvage. C'est l'hypocrisie de ceux qui donnent des leçons mais qui, au moment de se "réguler" soi-même, refusent de mettre la main à la poche. C'est la misère de l'Etat grec qui ne peut rien réaliser. Des services publics inexistants. Après, il ne faut pas se plaindre que la Grèce soit dépendante des autres pays.

Ne croyez pas une seconde que je sois le seul en Grèce à tenir de tels propos. Beaucoup ne disent rien mais n'en pensent pas moins. J'ai tout entendu comme opinions. Des pro-Bush, des pro-européen, des nostalgiques de la dictature des colonels… Je reconnais bien volontiers que les "anti" crient plus fort, et sont peut-être même majoritaire en Grèce. Mais c'est parfois juste des propos de cafénio, des bravades.
Cela n'empêche pas que, au pied du mur, ils semblent pour le moment accepter bon gré mal gré, la nécessité de certains changements.

Bien-sûr les choses évoluent vite et qui sait ce qui se passera demain ?