Le match prévu à Erevan, entre les deux nations, pour les éliminatoires du Mondial 2010 porte son lot de symboles en rapport avec un douloureux passé. La visite du président turc est considérée comme historique.
On se souvient du très médiatique match USA-Iran en 1998, ou de France-Algérie en 2001. Deux rencontres auxquelles étaient associées une ribambelle de symboles. Mais le football ne suffit pas, loin s’en faut, à résorber les douleurs de l’Histoire ou à régler les impasses diplomatiques.
Cela étant, la rencontre Arménie-Turquie de samedi ne peut se départir des symboles forts qu’elle-même véhicule. Et la décision du président turc Abdullah Gül de se rendre à Erevan pour assister à cet éliminatoire du Mondial 2010 est saluée par les médias de son pays comme une visite "historique".
D’autant qu’une rencontre est prévue avec son homologue Serge Sarkissian, qui a d’ailleurs lancé l’invitation. Mais son déplacement est loin de satisfaire l’opposition parlementaire.
C’est le premier chef d’Etat turc à se rendre ainsi en Arménie depuis que celle-ci est indépendante, soit 1991. Les deux nations n’ont pas de relations diplomatiques, et s’opposent sur la question du génocide des Arméniens au début du XXe siècle.
"Une visite effectuée dans le cadre de ce match est considérée comme susceptible de créer un nouveau climat d’amitié dans la région. C’est dans cette optique que notre président a accepté l’invitation", a souligné la présidence.
Parmi les détracteurs, on retrouve le parti nationaliste turc MHP, le parti républicain du peuple (CHP) ou encore les organisations turques de solidarité avec l’Azerbaïdjan. Sans oublier la prise de distance de l’AKP, le parti au pouvoir.
Les massacres d’Arméniens perpétrés sous l’empire Ottoman, entre 1915 et 1917, auraient fait environ 1,5 million de victimes. Ce que rejette Ankara, qui avance une fourchette de 250.000 à 500.000 morts arméniens, mis en parallèle avec autant de morts turques.
http://www.france-info.com/spip.php?art…