[i] [b][u][center]Aide-mémoire remis par le Gouvernement hellénique
à l'Ambassadeur de Grande-Bretagne, le 8 Février 1941[/center]. [/u][/b]
Nous persistons dans notre ferme résolution de résister à tout prix contre une attaque allemande.
Ayant lié son sort à celui de la Grande-Bretagne, et ayant une confiance absolue en sa grande Alliée, la Grèce continuera à combattre à ses côtés jusqu'à la victoire finale.
Nous répétons la déclaration faite le 18 janvier dernier par feu le président Métaxás, suivant laquelle l'envoi d'une force britannique en Macédoine n'aurait lieu que si les troupes allemandes en traversant le Danube ou la frontière de la Dobroudja pénétraient en Bulgarie.
Reste à fixer à quoi s'élèverait et comment serait composée la force britannique qui serait envoyée en Macédoine dans cette éventualité, afin que le Gouvernement de S.M. Britannique soit en mesure de juger si, malgré le sacrifice que la Grèce est prête à subir en résistant contre l'agresseur avec les faibles forces dont elle dispose sur le front macédonien, les forces britanniques qui seraient expédiées seraient suffisantes, avec les forces dont dispose la Grèce, pour enrayer l'attaque allemande et pour encourager en même temps la Yougoslavie et la Turquie à participer à la lutte.
Car il est certain que l'envoi prématuré de forces insuffisantes serait considéré par l'Allemagne comme une provocation, et aurait comme conséquence immédiate de brusquer le déclenchement de l'attaque allemande contre la Grèce, en excluant, dans ce cas, même le faible espoir que cette attaque pourrait être évitée.
Les considérations exposées ci-haut ont comme seul but de fournir au gouvernement de S.M. Britannique l'occasion d'examiner sérieusement la question sous cet angle, toute réserve étant exclue de notre part en ce qui concerne les obligations assumées par nous conformément à l'aide-mémoire du 18 janvier 1941.
Le Gouvernement Royal serait heureux de connaître le point de vue du Gouvernement de S.M. Britannique sur ce qui précède. [/i]