A Tinos ("la plus catholique des Cyclades), Iôannis Kiouzis, enfant, avait entendu, conter que dans le champ de Doxaras, il y eût autrefois une principauté que sa princesse ferait revivre. Légende..?
Michaïl Polyzoïs, 80a., d'Andros, installé à Tinos, eût un rêve en II 1821 : une noble Dame lui dit : «Va dans mon champ, celui d'Antônis Doxaras, creuse et trouve la Sainte Icône».Le vieillard s'éveilla habité par ce rêve... Quoiqu'hésitant, il en parla à des amis qui l'aidèrent. Ils chercherent toute la nuit, en vain. On désespérait. Michalis Polizoïs y croyait pourtant. Avec Papa-Andréas Sophianou, son prêtre, ils s'en ouvrirent au métropolite Gavriil qui ne sût que décider...
D'autres signes se manifestèrent : au monastère de la Théotokos, le 9 VII 1822, la moniale Pélagia eût un rêve. Elle se sentit emplie d'un puissant parfum. Sa porte s'ouvrit. Une Dame nimbée de lumière entra, et dit : « Lève-toi, va voir Stamatellos Kalganis. Dis-lui, de ma part, que je ne puis plus supporter l'endroit où je suis depuis tant d'années. Il faut trouver ma maison, enterrée dans le champ d'Antônis Doxaras et qu'il fasse qu'elle devienne à nouveau grande. S'il n'obéit pas, une épée divine vous détruira tous». Puis, la Dame disparût.
Pélagia, tremblante, s'éveilla au son des cloches des matines. Elle ne révéla pas le rêve, par peur d'une illusion. Une semaine passa...
Une semaine après, nuit du samedi au dimanche 16 VII 1822, la Dame reparût à la moniale et lui redit son désir. Pélagia resta encore indécise. Comment les gens prendraient-ils cela ? Et si ce rêve n'était pas venu de Dieu?
Le troisième dimanche, 23 VII 1822, avant les matines, la Dame reparût et dit : « Pouquoi n'as-tu pas exécuté mon commandement? Pourquoi es-tu dans le doutes-tu? Pourquoi n'as-tu pas de foi ? ».
La moniale s'éveilla apeurée. Même éveillée, elle continuait à voir la Dame qui leva sa main et dit : « Ecoute-moi, pour la dernière fois, Pélagia : si tu ne fais pas ce que je t'ai ordonné, j'effacerai ton nom du Livre de Vie». Malgré sa frayeur la moniale demanda : « Qui es-tu pour m'ordonner ces choses et être si courroucée par ma désobéissance ? » La Dame avec visage resplendissant, montrant le monde, dit : «Terre, annonce la grande joie ». Pélagia comprit, tomba à genoux, et entonna le cantique de l'Annonciation : « Chantez, cieux, la gloire de Dieu !»
La Pleine de Grâce, la Théotokos disparût, laissant la cellule de la moniale parfumée et pleine de lumière.
Pélagia dit tout à l'Higoumène puis au prêtre du couvent. Ne voulant ni croire ni dénier, ils l'adressèrent au métropolite Gavriil.
Le métropolite se souvenant de Kiouzis et de Polizoïs, l'écouta : ce message venait de Dieu, il y avait une Icône Sacrée dans la champs Doxaras. Autrefois, une église de la Théotokos a dû s'y dresser. Il décida de faire son possible pour qu'on retrouve l'ancienne Eglise et l'Icône, et de bâtir la nouvelle église, demandée parla Théotokos. Il fit sonner les cloches, et devant clergé, maire et notables, il appela le peuple de Tinos à reconnaître ce miracle et à aider à la découverte de l'Icône.
Après deux mois de travaux, ne trouvant que des restes d'une église et un puits à sec, on s'arrêta, faute d'espoir et sans argent.
Après cela une peste, tua beaucoup de gens à Tinos. La moniale eût une vision, rapportée au Métropolite. La Théotokos disait : « Si les habitants de Tinos continuent à être indifférents et ne construisent pas mon église, de grands maux s'abattront sur votre île.» La femme et la sur de ce Stamatellos kaloganis, qui devait prendre en main la construction, furent frappées.
Le Métroploite Gavriil publia une encyclique le 5 XI 1822 rappellant les ordres de la Théotokos, demandant de reprendre les travaux. Les habitants de Tinos éprouvés par l'épidémie, fondèrent une association pour construire l'église.
On décida que le 1° I 1823 aurait lieu l'office de fondation. Ce jour-là, Mgr Gavriil, un grand nombre de prêtres et la foule de fidèles, allaient commencer la célébration. On s'aperçut que personne n'avait apporté l'eau pour la bénédiction. On envoya quelqu'un la chercher. Tous attendaient son retour. Soudain, on entendit un enfant crier que le puits à sec trouvé auparavant,s'était soudainement rempli d'eau. C'était miraculeux. Glorifiant Dieu, on décida de faire tout de suite la dédicace de l'église à la Mère de Dieu de la Source-Vivifiante en raison du miracle. La construction de l'église continua de même que les recherches de l'Icône.
Le 30 I 1823, Vlassis, un des ouvriers, frappa de sa pioche quelque chose qu'il fendit. C'était l'Icône. Nettoyée et réparée, on vit que c'était une icône de l'Annonciation, ce qu'avait annoncé la moniale Pélagia par le cantique : « Annonce, terre, la grande joie ». Miracle -aussi- que l'icône n'ait pas été détruite par huit cent cinquante ans sous terre après l'incendie et la ruine de l'ancienne église.
La nouvelle se répandit. Les cloches sonnaient. Les gens pleurant, émus, se réunirent au champ de Doxaras. Le métropolite Gavriil, à genoux et en larmes, embrassait l'icône, chantant avec les fidèles l'hymne de l'Annonciation.
L'association décida d'édifier une église bien plus grande dédiée à l'Annonciation et à l'Icône, au-dessus de celle de la Zoodochos Pighi Source-Vivifiante appelée aussi "église de la Découverte".
L'église fut bâtie de 1824 à 1830. En 1842, l'icône fut volée avec ses ex-voto. Tous les habitants de Tinos s'étaient mis à sa recherche, on avait arrêté tout navire sortant de Tinos. On arrêta le voleur qui revéla la cache de l'icône. On fête la date de cette redécouverte de l'icône volée.
Les dates de fêtes l'Icône miraculeuse de Tinos, sont :
-le 30 I, (sa découverte par Vlassis),
-le 25 III (Annonciation, et I° fête nationale grecque), l
-le 23 VII (apparition de la Théotokos à la moniale Pélagia). On porte l'icône au monastère de Kehrovouniou, avec sainte Liturgie, elle y est vénérée puis ramenée en procession, le soir à l'église de l'Annonciation.
-le 15 VIII (Dormition de la Théotokos): jour où il y a le plus de pélerins, venus de tout le monde orthodoxe. Cette fête fut instituée en 1837 par édit royal.
-Mnimossynon (requiem) pour le repos des âmes des morts du "Elli", torpillé en pleine paix par un sous-marin italien le 15 VIII 1940.
-le 23 VIII, clôture de la fête de la Dormition.