17 juillet, mémoire de la sainte et glorieuse martyre MARINA d'Antioche de Pisidie.
Marina vécut au temps de l'empereur romain Claude II le Gothique (214-270), ou sous Dioclétien (245-313). Elle naquit à Antioche de Pisidie (aujourd'hui Yalvaç, en Asie mineure, au nord de la Pamphylie "toutes les tribus", dans les montagnes). Edésimos, son père, était un prêtre non chrétien. Marina avait douze ans quand sa mère mourut. Elle fut confiée à une nourrice à la campagne. Sa fréquentation des Chrétiens, et son penchant naturel, l'attirèrent vers la nouvelle foi. A quinze ans, elle était engagée dans sa foi chrétienn et voulait participer au sacrifice des Martyrs. Elle proclamait en public qu'elle était chrétienne, outrageant les idoles. Son père la désavoua.
Le préfet d'Asie, Olybrios, en route pour la Pisidie, croisa Marina, bergère menant son troupeau. Charmé par sa beauté, il se la fit amener, pour l'épouser. Au palais, Marina déclara : « Je m'appelle Marina, fille de parents libres de Pisidie. Je suis servante de Jésus-Christ, qui créa le ciel et la terre. »
Elle fut jetée en prison, jusqu'au lendemain, jour de fête païenne.
Au tribunal, invitée à sacrifier aux dieux avec le peuple, Marina répondit : « Je sacrifierai un sacrifice de louange à mon Dieu, mais jamais à vos idoles muettes et sans vie ! » A Olybrios la pressant d'épargner sa jeunesse et sa beauté, elle dit que toute beauté charnelle se flétrit, et que les tourments endurés au nom de Jésus-Christ embellissent l'âme et la préparent aux noces d'éternité. Le juge, furieux, la fit jeter à terre, frapper de verges à épines et lacérer les chairs avec des ongles de fer. Marina, en sang, ne criait pas, restait impassible. Après des heures de supplices, on la ramena en prison. Elle y priait Dieu de ne pas l'abandonner dans l'épreuve et la confession de sa foi.
Un séisme ébranla la prison, faisant sortir un dragon de son antre: ses yeux lançaient feu et fumée, sa langue était ensanglantée, avec un terrible sifflement il avançait vers Marina. Terrifiée, elle priait Dieu, vainqueur de Satan, et libérateur des morts en enfer par sa Croix.
Le dragon se changea alors en un gros et répugnant chien noir. Marina, saisissant une masse, posa le pied sur sa nuque, frappant à la tête et sur l'échine et tua la bête. Une grande lumière resplendit, venue d'une croix immense, où était perchée une colombe immaculée. Elle vint à Marina et dit : « Réjouis-toi, Marina, Colombe spirituelle de Dieu. Tu as vaincu le Malin. Tu l'as couvert de honte. Réjouis-toi, fidèle servante du Seigneur, que tu aimes de tout ton coeur et pour qui tu as renoncé aux plaisirs passagers sur terre. Réjouis-toi, exulte! Ton jour est venu pour recevoir la couronne de la victoire et entrer avec les vierges sages, ainsi dignement parée, dans la chambre nuptiale de ton Epoux et de ton Roi ! »
Au matin, Marina fut de nouveau présentée au tribunal. Elle s'y montra ferme et résolue. Olybrios la fit mettre à nu et brûler avec des torches. Puis, on la jeta, tête la première, dans une cuve d'eau. La colombe revint, avec en son bec un rameau. La croix lumineuse se dressa au-dessus de la cuve. Marina en sortit, sans ses liens. La colombe dit : « Viens, Marina, pour jouir du repos des Justes! »
A ce miracle, de nombreux témoins païens confessèrent Jésus-Christ. Ils demandèrent à Marina à être instruits de la vraie foi. Au comble de la fureur, le gouverneur ordonna de les décapiter tous, avec Marina.
Marina demanda aux bourreaux un délai pour prier. Face à l'Orient, elle pria Dieu d'accorder la santé de l'âme et du corps à tous ceux qui auraient recours à son intercession. Puis elle demanda au bourreau à remplir son office. Mais lui, pris d'une pieuse crainte, confessa Jésus-Christ, refusant de porter la main sur elle. Marina dit alors : « Tu n'auras pas part avec moi, si tu tardes à accomplir ce qui t'a été ordonné. » La main tremblante il lui trancha la tête.
Théotime, chrétienne, qui avait apporté en secret en prison à manger à Marina, prit son corps et l'ensevelit.
Jusqu'à la Croisade de 1204, les Reliques de Hagia-Marina étaient vénérées à Constantinople, dans l'église du Christos pantépoptis (qui surveille tout).
(En Occident on fait mémoire d'elle sous le nom de sainte Marguerite).