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5 décembre 1940, 11h20, Mardochaios Phrizis tombe sous le feu italien, à Préméti en Epire.

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Soumis par Th. Efthymiou le

Mardochaios Phrizis (son sobriquet était Kallis) naquit le 1er janvier 1893 à Chalkis, capitale de l’île d'Eubée-Evvia. Il rêvait de devenir officier. N’étant pas le major du concours d’entrée à la Scholi Evelpidôn (le « Saint-Cyr » grec), se sentant en quelque sorte humilié il s’inscrivit à la Faculté de Droit, et y obtint son diplôme. Entre temps, étant ami de Géôrgios Kondylis (officier, homme politique, qui renversa la dictature de Théodôros Pangalos et obtint le retour du roi en 1935) et suivant son conseil, étant sergent, il fait l'école des officiers de réserve, et en sort avec le brevet de sous-lieutenant en 1916 à 23 ans. Il fait partie du corps expéditionnaire grec envoyé par Vénizélos combattre les révolutionnaires bolcheviques en Ukraine.
Ensuite, il fait la malheureuse campagne d’Asie mineure, et lors de la retraite grecque, il est fait prisonnier par les Turcs à Smyrne incendiée. Ses corréligionnaires en l’apprenant (Phrizis était de confession juive), réunissent une rançon pour le faire libérer des camps et geôles kémalistes. Phrizis refuse, disant qu'il doir en être de même pour tous. Il sera libéré après un an avec les autres officiers grecs prisonniers.
Il est ensuite muté en Crète, et y est chargé de la censure, étant diplômé de Droit et au fait de se qui se passe. Cela déplait à cet homme digne, et il s’en acquitte avec déplaisir et (probablement volontairement) mal.
Il est alors muté, continuant la carrière des armes, à Delvinaki, vieille ville byzantine dont plus tard les luttes contre Ali pacha furent âpres. Il s’y lie d’amitié avec le métropolite Spyridôn d’Iôannina, son partenaire au jeu d’échecs dont tous deux sont férus. Ce prélat restera l'ami fidèle qui honorera sa mémoire.
Dès l’attaque italienne (il avait tracé un plan de défense approuvé par Papagos) le lieutenant-colonel Phrizis se distingue, en selle sur son cheval blanc, en première ligne, et participe victorieusement aux contre-attaques, à Delvinaki, Kalpaki, Konitsa, Kalamas, Préméti… C’est lui et ses hommes qui firent les premiers prisonniers italiens, ceux de la division Centaure (700 officiers et soldats) en défendant le pont de Kalamas. C’est lui et ses hommes qui firent reculer la division Modena et la Julia.
Le 5 décembre 1940, à Préméti, deux escadrilles italiennes attaquent à la bombe son détachement, déjà sous le tir croisé de leurs mitrailleuses. Malgré les appels de ses soldats, Phrizis refuse de mettre pied à terre sous le feu, parcourant le terrain pour vérifier si tous sont à l’abri. Blessé gravement il meurt à 11h20. Ses hommes l’inhumèrent, dans son uniforme ensanglanté sous un grand chêne, en Epire du nord libérée. Le pope-aumônier dit sur lui « Écoute Israël, Dieu est Un et Unique… »
Phrizis est le premier officier supérieur grec tombé au front en Epire (colonel posthume, tous lui reconnaissent ce grade avnt qu'il ne tombe). Sa geste a été occultée par celle du colonel Davakis, qui organisa les premiers combats défensifs frontaliers, et qui fut évacué vers l’arrière lors de sa blessure le 6ème jour. C’est de Davakis qu’on se souvient, parce qu’il fut le premier à réagir pour défendre la frontière. Mais on ne peut et on ne doit oublier que c’est Phrizis avec ses hommes qui le suivaient au feu, qui arrêtèrent le recul des Grecs, sous les assauts des Italiens, au 10ème jour de l’invasion. C’est par Phrizis que se retourna le sort du front épirote.
A l’état-major de la Vème division grecque , on déclara ultérieurement : « [i]Si la Grèce a offert la première victoire aux Alliés, Phrizis a offert la première victoire aux armes grecques[/i] ».
Après la guerre, le maréchal Papagos et le Métropolite Spyridôn, à maintes reprises, réclamèrent la reconnaissance nationale et officielle du héros, élevé au grade de colonel à sa mort au champ d’honneur.
Son buste est exposé à Chalkis sa ville natale , au musée militaire d’Athènes, à celui de Kalpaki. Ses restes, identifiés en 2002 furent ramenés à la demande de l’Etat-major général grec, et furent inhumés au cimetière israëlite de Thessaloniki, en présence du Président de la Démocratie hellénique K. Stéphanopoulos. On a aussi inauguré son buste place des Martyrs Hébreux (« hévraiôn’ » comme on dit en grec).
Cet officier valeureux, tombé au feu en défendant son pays, a eu un destin peut-être historiquement masqué par celui du colonel Davakis : ces deux soldats de métier n’eurent pas les mêmes responsabilités aux mêmes moments, bien que sur le même front dans la même adversité face au même ennemi surarmé et bien préparé… et n'eurent pas la même mort.

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Th. Efthymiou

En réponse à par Alain Léger (Québec)

Cher ami,
Mon meilleur ami d'enfance, Iannis Paschalidis, dort en terre canadienne... et c'est avec émotion que j'y pense après tant d'années.
Mes références sont variées et trilingues.

1 Greece The modern sequel, From 1821 to the Present; de Koliopoulos & Veremis, éd. Hurst& co, London;
2 La grèce au combat De l'attaque italienne à la chute de la Crète, 1940-41; de Costa de Loverdo, Paris 1966; et Le bataillon sacré, du même, et Les maquis rouges des Balkans;
3 La Grèce des colonels, de M. Marceau, Paris 1967;
4 Histoire de la Grèce moderne, de Vacalopoulos, éd. Horvath, 1975 (excellent);
5 Histoire de la Grèce moderne, de Svoronos, Paris, PUF, 1953;
6 Les communistes grecs dans la guerre, de Chiclet, L'Harmattan, Paris;
7 Les Kapétanios, d'Eudes;
8 Le feu et la hache, d'Avéroff;
9 Dans la Grèce d'Hitler (1941-44), éd Les belles lettres, trad. fr. 2002; (excellent)
10 Histoire des Balkans, Castellan, Paris; (très bon)
11 L'Europe balkanique de 1945 à nos jours, de Bernard Lory, éd Ellipses, 1996;
12 Le drame de la résistance grecque, Kédros, Paris.
13 plus des livres grecs, encore trop imprégnés des séquelles de la guerre civile et de la Junte des Colonels...

Je n'ai pas tout sous les yeux, et il s'agit de la Grèce du XXème siècle. Chypre fait partie de l'hellénisme et a aussi ses références avant tout anglophones.

Il y a aussi les romans: Dido Sotiriou: Terre de sang; Iordanidou: Loxandra; Averoff Terre des Grecs, et Terre de souffrance; Vénézis: Terre éolienne; La mandoline du capitaine Corelli; N Gage: Eléni (histoire de sa mère); Kazantzakis: Le Christ recrucifié; La liberté ou la mort; Tsirkas: Cités à la dérive; A ZéÏ : Le tigre dans la vitrine; Jules Verne : L'archipel en feu; Vassilikos: Z; Vizyinos, et les deux poètes nobélisés: Séphéris et Elytis, etc etc
Amicalement (et faites moi part de vos lectures sur le sujet et de vos critiques)

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ven 30/11/2007 - 00:27 Permalien
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davlucas

[b]Mordechai Frizis (Greek: Μαρδοχαίος Φριζής) was a [u]Romaniote[/u] Jewish Greek military officer who died in action during the Greco-Italian War.[/b]

Mordechai Frizis was born on January 1, 1893, in the town of Chalkis, Euboea, the son of Jacob Frizis, one of twelve brothers and one sister.

Mordechai graduated in law from the University of Athens, and, although his parents believed he would one day be a lawyer, Mordechai chose a different road for himself. The Balkan Wars of 1912-3 instilled a sense of patriotism in young Mordechai. In 1916 he entered officer training in Euboea.

He served in the Macedonian Front during World War I, the Ukrainian expedition of 1919 and in the Asia Minor Campaign. After the collapse of the Greek front in 1922, Lieutenant Mordechai and his soldiers were captured by the Turks. As a non-Christian officer he was offered his freedom. Mordechai refused, enduring eleven months of captivity with his soldiers.

The Greco-Italian War started on October 28, 1940 and marked the beginning of the Balkans Campaign of World War II. Italy had concentrated a large part of the Italian Army in neighboring Albania, bordering Epirus. By now Mordechai was a major in the Greek army's VIII Infantry Division, based in Ioannina in Epirus. His orders were to stop the Italian offensive from Albania.

Mordechai never left his men during the fighting and always thought of their interests first, earning the strong loyalty of his soldiers. He would call them his "boys", and they in turn gave themselves the nickname "Frizaens," or Frizis' boys. His troops distinguished themselves in the Battle of Kalama, defending the bridge over the Kalama River, and capturing 700 Italian soldiers.

On December 5, 1940, during the crossing of the Vistritsa River, two squadrons of Italian planes dived to attack the Greek column. After ordering his officers and men to take cover, Frizis remained mounted, despite being wounded by bomb fragments, continuing to rally his soldiers with the battle cry "Aera." After the planes left, his men found Frizis dead. Not having a rabbi, a priest was brought over. He placed his hand on Mordechai's head and prayed: "Hear, O Israel, the Lord our God, the Lord is one."

One December 17, 1940 the Vradhini newspaper declared that Mordechai Frizis' name was written in golden letters in the Pantheon of Heroes who had sacrificed their lives for the independence of Greece. From the court of King George II of Greece, the following letter was sent to his wife: "On the glorious death for his country of your beloved husband, the heroic Colonel Mordechai Frizis, His Majesty the king has instructed me to convey to you and you family his deepest condolences."

Ioannis Metaxas, the then Prime Minister of Greece, wrote the following letter to Mordechai's wife: "I learned of the death on the field of honour of your husband before you knew of it and I did not know how to inform you. Now from your letter I see that not only was he a hero, but he had a wife worthy of him. You and your family as well as those families, who have lost their protectors, will become the families of this state of ours. Please be assured that the protection of Greece will never leave you or your children. The children of Colonel Frizis will be revered by our nation's youth. With feelings of honour and love."

When the Axis forces entered Athens, a senior Italian officer named di Camp sought out Mordechai. He wrote in 1949: "The first thing I did was to learn where Mordechai Frizis was. He was a noble fighter and I wanted to meet him close up, to shake his noble hand. When I learned he was dead, I was saddened. Noble people cannot die. Perhaps they live on in our hearts, although they have left us in our lives."

The Metropolitan of Chalkis wrote to Mordechai's widow in 1954: "Heroic Colonel Mordechai Frizis will be a continuous and praiseworthy example of sacrifice for religion and country – and he will be the permanent pride of Chalkis."

In 1976, the Greek-Jewish newspaper Israilina Nea (Israelite News) published a letter from a senior naval officer which read: "Colonel Mordechai Frizis did not die. Every time Greece is in danger, he goes among us, bolt upright on this horse, inspiring us."

Greek poet writer Alexander Gavrielidhis wrote the following in dedication to the fallen hero under the title "Heroes are not Forgotten:"

"A legend was created in October 1940, as Greece refused forever to accept fascism. In a corner of the fields of Kalpaki history was written an example of great courage to younger generations. A shining courage brought glory to Greece, as one icy-cold morning a group of men died. On a proud horse he galloped to victory – the laurel wreath and the crown of roses belong to Mordechai. The name of Mordechai Frizis, pride of Chalkis, will live forever, a golden ray of sunshine. No one has forgotten him – heroes are not forgotten. He passed among the immortals, and hymns will be sung in his honour. The mountains of Albania and the narrow banners and flowers of Chalkis will ring out with song. The Greek people – Christians and Jews – will pray for you, young and old. Farewell my hero, who gave your life – my brother, we will always be in your presence."

A memorial to Colonel Mordechai Frizis has been erected outside the National Military Museum in Athens.

In 2002 the remains of Mordechai Frizis were returned to Greece. They were buried in Thessaloniki's Jewish cemetery.

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lun 26/11/2007 - 10:04 Permalien
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Th. Efthymiou

En réponse à par davlucas

Well, you know more than I do about this hero!
Could you, please let me know the documents you did use for this biography? I guess they must deal with the 20th century's greek story. As I often wrote here I am not at all skilled in History. I learn and try to partake what I happen to know with some readers. I am thirsty for anything I can find on the historical schemes, peculiarly about the Hellens, being not myself (nor both my late parents "Greek from Greece", and having never lived over there (like my family).
Thank you! Sincerely, Th. E.

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ven 30/11/2007 - 00:36 Permalien
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one french dumb

En réponse à par Th. Efthymiou

I'm french, so I usually write French (i suppose to do it). Of course, I've picked up that biography on the english wikipedia in this link:
http://en.wikipedia.org/wiki/Mordechai_…

Well, I found this article the day ago you wrote down, because I searched articles about the Greek Jewish.
Here you can see the article story :
http://en.wikipedia.org/w/index.php?tit…
This article might interrest you:
http://en.wikipedia.org/wiki/History_of…
Notable Romaniotes

* Mordechai Frizis, officer of the Greek Army.
* Shabbetai Tzvi, the false Jewish messiah.
* Rae Dalven, a prominent Romaniotissa, particularly noted for her translation of Modern Greek poetry.
* Amalia Vaka, a singer of Greek traditional and rembetic songs with a successful career in the United States.
* Gabrielle Carteris, actress

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ven 30/11/2007 - 13:55 Permalien