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23 janvier 1921: Loti et Farrère honorés à Constantinople.

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Submitted by Th. Efthymiou on

La Ville de Constantinople a décidé le 28 XI 1921 de donner les noms de Loti et de Farrère à deux rues, témoignage de reconnaissance. Le 23 I 1922 inauguration des deux voies «Piyerloti», et «Klod Farer». Donnant sur la grande artère Divan Yolou, près du mausolée du sultan Mahmoud II, non loin de Sainte-Sophie. La rue Klod Farer donne sur l’ouvroir des Dames du Croissant-Rouge (broderie traditionnelle des mains de jeunes filles pauvres), et à l’autre bout sur le mausolée de Rechad Fouad Pacha. Le préfet de Constantinople, Djélal bey, le ministre de l’Intérieur, Riza Pacha, le général Charpy, commandant le corps d’occupation français, et le maire de Péra, Erdjement Ekrem bey, célèbrent l’amitié franco-turque en dévoilant les plaques murales.
Julien Viaud, Pierre Loti en littérature, (1850-1923) était officier de la marine de guerre. Il est le père de la turcophilie française. Son premier livre, sans nom d'auteur, est "Aziyadé", rencontre amoureuse d'une circassienne, Haticé, et d'un officier anglais.
Voici le début: "[i]16 mai 1876.
...Une belle journée de mai, un beau soleil, un ciel pur... Quand les canots étrangers arrivèrent, les bourreaux, sur les quais, mettaient la dernière main à leur oeuvre : six pendus exécutaient en présence de la foule l'horrible contorsion finale... Les fenêtres, les toits étaient encombrés de spectateurs ; sur un balcon voisin, les autorités turques souriaient à ce spectacle familier. Le gouvernement du sultan avait fait peu de frais pour l'appareil du supplice ; les potences étaient si basses que les pieds nus des condamnés touchaient la terre. Leurs ongles crispés grinçaient sur le sable.
L'exécution terminée, les soldats se retirèrent et les morts restèrent jusqu'à la tombée du jour exposés aux yeux du peuple. Les six cadavres, debout sur leurs pieds, firent, jusqu'au soir, la hideuse grimace de la mort au beau soleil de Turquie, au milieu de promeneurs indifférents et de groupes silencieux de jeunes femmes.
Les gouvernements de France et d'Allemagne avaient exigé ces exécutions d'ensemble, comme réparation de ce massacre des consuls qui fit du bruit en Europe au début de la crise orientale. Toutes les nations européennes avaient envoyé sur rade de Salonique d'imposants cuirassés[/i]."
Le lycée français de Beyoglu s'appelle Pierre Loti. Loti fut élu à l'Académie française (vainqueur d'Emile Zola...), et eut des funérailles nationales.
Charles Bergone, Claude Farrère en littérature (1876-1957), lui aussi officier de marine, était le chantre turcophile de l’Islam. Il servit sur le contre-torpilleur "Vautour", sur le Bosphore, sous les ordres de Julien Viaud. Il publia en 1907 "L’Homme qui assassina", roman (policier) à Constantinople, après des nouvelles «turques» (La Grande muraille, Le Palais rouge, Nuit turque, La Nuit en mer, etc.).
Après la Grande Guerre, les turcophiles français agissent avec succès pour éviter le démembrement de l’ex-Empire ottoman. On a oublié la politique des nationalités, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, le génocide pontique et arménien...
Loti a réclamé le 19 II 1920, «la Turquie aux Turcs». Farrère reçoit le 6 IX 1919, Dukagjin-Zadeh Basri-bey, Albanais qui l'informe de la situation turque, le remercier pour son action au nom du prince Abdül-Medjid et du Sultan, et l’invite à Constantinople. Il lui propose un "kiosque" sur le Bosphore, et l’érection sur l’At-Meidan de deux colonnes en vis-à-vis, l’honorant avec Loti.
Le 18 VI, sans que le haut-commissariat britannique soit informé, Farrère va chez les «Turcs libres»... «[i]ces Turcs entêtés de liberté que l’Europe nomme Kémalistes, qui se nomment soi-mêmes Nationalistes, et que, moi, j’ai bien envie de nommer tout bonnement Libres[/i]».
Sur demande du général Pellé il va en Anatolie. Un destroyer français le conduit, à travers le blocus anglo-grec, puis une auto militaire jusqu’à Ismit. Kemal y inspecte ses troupes au front. Farrère arrive à 10h. du matin. "[i]Nous voilà, lui, moi, et quelques cinquante conviés, -généraux, secrétaires, officiers, notables, journalistes [/i][turcs]".
La foule crie Yachassin Francia (Vive la France). On conduit Farrère au konak du quartier général. Le Ghazi (Victorieux) est là :
"[i]L’ouvrier ressemble à l’oeuvre. Une tête à la fois longue et forte, - le front démesuré, avec des plis profonds qui soulignent la pensée ; la mâchoire terrible d’énergie ; les yeux bleus comme deux glaciers ; - voilà ce qu’on aperçoit d’abord-. Une incroyable maîtrise de soi ; une volonté que rien ne plie ; enfin, la plus patiente et la plus fixe puissance d’attention et de réflexion ; -voilà ce que révèle ensuite le visage, tellement immobile qu’il fascine-". [/i]

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irene

La visite de la maison de Pierre Loti à Rochefort vaut le détour.je l'ai visité.

Une maison originale pleine de fantaisie à l'image de Piere loti, des salles qui retracent les époques de l'écrivain qui aimait l'aventure et la vie dans tous les sens du terme, cétait un joyeux "luron" deux salles construites à l'orientale turque montre son amitié pour la Turquie, il aimait une jeune femme turque, ces appartements étaient construits pour elle.c'est surement en effet le père de la turcophilie française.

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mer 25/01/2006 - 02:03 Permalien
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ak

les réaction de pierre loti lors des conflits gréco-turcs sont totalement imbibés de sentiments racistes envers les grecs

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sam 04/02/2006 - 15:16 Permalien