[i] Zôïs Kaplánis, fils de Constantin, naquit en 1736, à Gramméno, village près d’Iôánnina, où il suivit l’enseignement élémentaire. Orphelin tôt, il alla à Iôánnina, vivre chez des parents jusqu’en 1754. Un originaire de la ville, établi à Bucarest, Panayôtis Hatzí-Níkou, venu pour affaires, remarqua les qualités du jeune homme. Il le prit à son service à Bucarest. Quelques années plus tard, Hatzí-Níkou en fit son associé. En 1768, Zôïs Kaplánis alla en Russie, à Nijni, pour y commercer, et y resta jusqu’en 1771, puis partit à Moscou, continuer le négoce. Après séparation amiable avec Hatzí-Níkou, Kaplánis revint à Moscou, demeurant dans une cellule du monastère grec, dépendance du monastère athonite Ivírôn. On rapporte qui disait aux Grecs de Moscou : « Nous, ici, nous vivrons dans le calme, en paix, avec sécurité, mais les malheureux restés au pays ? ».
En 1787, il fit don de 100 000 roubles à l’Orphelinat impérial, dépôt dont les intérêts annuels seraient adressés pour la nourriture des patients hospitalisés à l’hôpital d’Iôánnina. Il fit bâtir dans cette ville une école qui prit le nom de : « École de Kaplánis », fournissant sa bibliothèque, ainsi que les instruments d’enseignement des mathématiques et de la physique. Dans son testament, il écrivait : « J’’ai pu doter, avec l’aide de Dieu, doter mon école d’assez de livres de toutes sortes, et d’instruments de mathématiques, que j’ai prévu et veillé à obtenir de Vienne et de Paris, avec l’aide du très glorieux iatrophilosophe M. Adamántios Koraïs. J’ai de plus doté l’école de suffisamment d’espace pour loger les professeurs, les instituteurs, et les pensionnaires, et pour l’enseignement des mathématiques ». Les intérêts de la somme du don à l’Orphelinat devaient servir à payer les salaires (« pour des siècles ») de : trois professeurs ; d’un aumônier; verser des bourses de 10 adolescents ; et un professeur de langues étrangères. Mais je veux que dans mon École on ait un professeur très avancé en langues, pour y enseigner le latin, l’italien le français et l’allemand. IKaplanis assura à ses frais l’édition de nombreux livres en grec.
Il plaça son école sous l'égide du patriarche de Constantinople. La bulle patriarcale imprimée en 1809 à Moscou, en témoigne, lors de l’enregistrement de son testament et du catalogue de ses biens.
Il rédigea son testament lors de sa maladie terminale, et mourut après avoir communié, le 20 décembre 1806. Son oraison funèbre fut prononcée par le desservant du monastère grec, Agathánguélos d’Andrinople (plus tard métropolite de Chalcédoine, puis en 1826 patriarche de Constantinople). Il fut inhumé au monastère de Donskoï (auprès de Nikiphóros Théotókis).
Son testament comportait encore, à partir des intérêts annuels de sommes déposées : de 10 000 roubles : pour les dots des jeunes filles pauvres de Gramméno et de Tsountíla ; de 10000 roubles : pour les pauvres de ces deux village ; de 10 000 roubles pour vêtir et nourrir les prisonniers de Iôánnina ; de 5000 roubles pour l’École du mont Athos ; de 5000 roubles pour l’École de Patmos ; de 6000 roubles pour les dots de jeunes filles pauvres d’Iôánnina ;de 2000 roubles pour l’hôpital de Nijni. Le reste de sa fortune devait être réparti, par les épitropes de sa paroisse, aux membres de sa famille et aux églises.
En 1806, l’Europe subissait le blocus continental de Napoléon ; le 30 XII 1806 la Turquie déclara la guerre à la Russie (jusqu’en 1812, traité de Bucarest) ; Joseph Bonaparte est roi de Naples pour deux ans ; Louis Bonaparte, troisième frère, et roi de Hollande ; la France est face à la quatrième coalition : Prusse, Russie, Angleterre, Suisse.
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20 décembre 1806, l'Epirote Zôïs Kaplanis meurt à Moscou
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