Le 20 IV 1804, à 18 ans, Antônis Krièzis ("tête noire" en albanais) d'une famille de marins hydriotes (Trézène 1796-Athènes 1865) prête serment et entre dans la Philiki Hétairia (Société amicale, ou des amis, fondée à Odessa...), qui prépare la libération des "rayas" sous le joug turc.
Fidèle à son serment ce jeune marin deviendra l'un des intrépides et glorieux corsaires de la guerre sur mer de l'Indépendance grecque en 1821, avec Canaris et Miaoulis. Il combattit à Samos en VII 1821, puis à la bataille de Spetsai. Lors du soulèvement des Samiotes la valeur des insulaires contre les Turcs fit que devint proverbial pour eux de dire « aller à Samos » pour dire aller à sa mort. Samos, l'île de Pythagore, de Polycrate, envahie par les Turcs en 1453 ne fut rattachée à la Grèce qu’en 1912.
En 1829 Krièzis obtint la reddition des Turcs du fort de Vonitsa, petit port de l'Amvrakikos kolpos (golfe d'Ambracie).
Le jeune roi Othon le fera contre-amiral. Puis, Krièzis, cet homme de la mer, habitué des abordages et des brûlots, sera nommé "avlarque" (chef de la cour).
En 1839 il devient ministre de la Marine. Ensuite, il accepte la charge de Premier ministre (10 VIII 1841 au 3 IX 1843), du monarque constitutionnel. Antônis Krièzis le sera après Alexandros Mavrokordatos et avant Andréas Métaxas. Le 12 XII 1849 Krièzis devient Premier ministre (succédant à Canaris) jusqu'au 16 V 1854.
Lorsqu’il naquit, en 1796, la France était gouvernée par le Directoire (année de la « Conspiration des Egaux » de Gracchus Baboeuf, qui sera guillotiné) ; Bonaparte commande en chef l’armée d’Italie.
Quand Krièzis devint ministre de la Marine en 1839, Blanqui et Barbès avaient fomenté deux journées révolutionnaires avec la « Société des Saisons » (condamnés à mort puis graciés). Le sultan Abdulmëcit I édicta le « tanzimat » charte d’égalité des sujets ottomans qui ne sera pas aboutie. Les Anglais étaient combattus en Afghanistan par l’émir de Kaboul Doust Mohamed khan, et Abd el-Kader avait repris la lutte en Algérie.
Alors qu’il fut Premier ministre, en 1849, les Autrichiens reprirent Budapest, Kossuth un temps victorieux dut prendre la route de l’exil, Radetzky pour l’Autriche vainquit les Pièmontais-Sardes à Novare, et la Grande-Bretagne supprima le monopole complet du pavillon britannique, datant de Cromwell (1651) qui réservait à ses vaisseaux le commerce maritime entre les Îles britanniques et ses colonies.
Antônis Krièzis mourut à 69 ans en 1865.