Le 19 novembre 1958, à Díkômo, Kyriákos Matsis tombe en héros, à 32 ans, en combattant les Britanniques. Il dirigeait le secteur de Kyrenia de l’ÉÓKA.
« Choisis autant que tu peux ta façon de mourir, une belle mort est habituellement l’acte le plus noble de la vie ! » avait dit l’aigle du Pentadáktylos. Depuis les bancs de l’école il brûlait pour l’indépendance de sa patrie, Chypre, colonie britannique. Il était le fils d’agriculteurs de Palaiochôri, département de Lefkosia, où il naquit le 23 janvier 1926. Après le lycée d’Amóchôstos, il partit en 1946, faire ses études d’agronome à Thessalonique, boursier de la Société chypriote d’agriculture. Il y fut membre actif de la Morphôtikí Énossis Ethnikophrónôn Phititôn ( union culturelle des étudiants nationalistes), proclamant : « Nous préférons les haillons de la mère la Grèce à la porphyre de la marâtre» à propos de l’Enossis. Il obtient son diplôme le 2 VI 1952 (mention : très bien). Il revint à Chypre travailler comme agronome aux Koúklia, chez son oncle Iôánnou. Il défendit les intérêts des agriculteurs dès le débuts et fut un des premiers membres de l’ÉÓKA.
Arrêté par les Britanniques le 9 janvier 1956, emprisonné à Omorphítsa puis à Kokkinotrimithía, il fut reconnu membre important de l’ÉÓKA. Harding, gouverneur de Chypre, lui proposa 500 000 £, une nouvelle identité et un autre lieu de résidence, s’il lui révélait les refuges de Géôrgios Grívas-Dighénís. « Ou pérí chrimáton’ ton’ agôna pioúmétha, allá pérí arétís ! » (Nous ne combattons pas pour de l’argent, mais pour la vertu !) fût sa célèbre réponse.
En prison, il inspirait la résistance morale et la solidarité de ses co-prisonniers. Le 13 septembre 1956, il réussit avec six d’entre eux à s’évader, pour reprendre le combat, comme chef de la résistance de Kyrínia. Sa tête fut mise à prix à 5000£.
Sa trace fut suivie jusqu’à la maison d’Ioulía et Kyriákos Diákos où il avait une cache. Un officier du Wiltshire regiment l’ayant appris sur dénonciation, encercla la place. Mátsis fut sommé de se rendre. Il répondit : « J’ai deux hommes avec moi. Je vous les envoie sans armes. Ne tirez pas ! » Après leur avoir dit : » La patrie aura besoin de vous ailleurs » il fit sortir Kôstáris Christodoulou et l’instituteur Andreas Sophiópoulos, leurs armes à bout de bras qui furent pris par les troupes spéciales.
Au nouvel appel de l’interprète à se rendre, Kyriákos Mátsis répondit : « Moulin’ lavé! » (Viens et prends !) Une grenade fumigène fut jetée dans l’abri et on le prévint que la suivante serait explosive. Au nouvel ordre de sortir il répondit non. Les soldats jetèrent une deuxième.
D’après l’enquête militaire et l’autopsie du cadavre déchiqueté, Matsis se serait suicidé.
En France, le 28 septembre, le référendum adopte la Constitution de la Vème République, après que de Gaule ait proclamé:" Je vous ai compris!" à Alger. Cette année encore le Moyen-Congo devient république indépendante dans la Communauté française, se crée la République arabe unie de Nasser, la Guinée, Madagascar, le Sénégal deviennent indépendants, l'apartheid commence, le "Grand bond en avant" chinois s'amorce, le Nautilus américain passe au pôle nord sous la banquise.
Chypre combat et espère ...
Re: 19 novembre 1958, la mort de Kyriakos Matsis, à Chypre
Il y aussi un anniversaire sur Malraux aujourd'hui.
Est ce que vous intervenez aussi sur des sites Français/Francophones parler des gd Francophones (Jacques Cartier, LAfayette, Malraux, Camus etc...)
Des fois, je me désoele que je me fichait d el'histoire au lycée (j'étais en S, du coup, l'histoire, rien à battre, alors que je pense, c'est plus important que les notions de "approche experimentales en science d ela vie " (mais bon , l'un était neccessaire poru le bac l'autre non)
Pouvez vous me parler de ce militaire Grec juif du nom de : Mordechai Frizis ?
En réponse à Re: 19 novembre 1958, la mort de Kyriakos Matsis, à Chypre par davlucas
Re: pour M Davlucas.
Cher ami,
A quelques jours d'avance, vous pouvez lire le sort de Mardochaios Phrizis.
Je "couvais" cette commémoration depuis pas mal de temps, mais avais peu de documents. Si vous avez des données complémentaires, je serai heureux de les lire.
Cordialement, TH. E.