L'accord gréco-turc (30 I 1923) prévoit le rapatriement des internés civils de part et d'autre, sans égard au nombre, des prisonniers de guerre turcs et d'autant de prisonniers grecs.
Le reste des soldats grecs prisonniers sera rapatrié après le traité de paix (24 VII 1923). Le rapatriement s'effectuera sous les auspices d'une commission ad hoc.
Entre temps,la guerre provoqua l'exode en Grèce (et dans le monde), de centaines de milliers de Grecs chrétiens orthodoxes anatoliens, thraces et constantinoploitains, et des milliers de Turcs mahométans de Thrace grecque fuirent en Turquie.
En janvier et février 1922, puis au début de 1923, des délégués du Comité International de la Croix rouge (CICR) visitent des prisonniers de guerre et des internés civils de part et d'autre.
[u]En Grèce[/u], le CICR se rend dans les camps de détention. La majorité des détenus sont des civils,non combattants, femmes, enfants vieillards. La Croix-Rouge grecque les visite régulièrement et y distribue des secours.
A l'issue de sa tournée, le CICR demande notamment que les vieillards, les femmes et les soutiens de famille soient rapatriés en premier. Ces rapatriements débutent peu après la mission du Comité international.
[u]En Turquie[/u], un délégué du CICR visite les prisonniers grecs qui, à l'inverse des détenus turcs en Grèce, sont pratiquement tous des militaires. Ils n'ont plus d'effets personnels et sont habillées par le Croissant-Rouge turc. A l'issue de sa visite, le délégué leur distribue des secours en nature et en espèce.
[u]Action en faveur des réfugiés [/u]
Avec l'appui de l'Union internationale de Secours aux Enfants, de la Croix-Rouge grecque et du Croissant-Rouge turc, le CICR entreprend une action de secours aux réfugiés. Avant même l'armistice, il envoie des délégués en Grèce et en Turquie (pour évaluer le nombre des réfugiés et les besoins).
[u]En Grèce[/u], le délégué du CICR, arrivé sur place le 26 IX 1922, est reçu par le couple royal. Il apprend que quelque 250 000 réfugiés grecs sont déjà arrivés, et qu'on en attend des milliers d'autres. En certains endroits, ces personnes sont complètement démunies. Des comités grecs et étrangers se sont constitués pour les secourir.
D'autre part, des milliers de réfugiés musulmans fuient la Thrace grecque vers la Turquie.
Le 25 IX 1922, un délégué du CICR arrive à Constantinople pour des démarches pour faire parvenir des secours en Anatolie. Il se rendra ensuite sur place et organisera les distributions.
Les réfugiés sont si nombreux (plus de 2 000 000) que les ressources du CICR sont insuffisantes: le secours sera repris par le Haut-Commissariat pour les Réfugiés avec la Société des Nations (SdN).
Démarches en faveur des populations minoritaires. [/u]Dès 1921, le CICR reçoit des plaintes concernant le traitement des populations turques de Thrace. Ildemande ( VI 1921) à la Croix-Rouge et au gouvernement grecs d'envoyer une mission de secours: [u]proposition rejetée.[/u]
De même, la Croix-Rouge grecque demande au CICR d'organiser une action de secours en faveur chrétiens d'Anatolie victimes de mauvais traitements. Le CICR intercède auprès du gouvernement turc pour distribuer des secours:[u] Pas d'autorisation.[/u]
[u]Rapatriement des internés civils et des prisonniers de guerre. [/u]
Le rapatriement des prisonniers de guerre et des internés civils se fait sous les auspices d'une Commission de trois représentants de Sociétés de la Croix-Rouge d'Etats neutres, d'un représentant grec et d'un représentant turc. Le CICR désigne le Colonel Wildbolz, le Dr Page ( Croix-Rouge suisse), et le Dr Lindsjoë, (Croix-Rouge suédoise).
[u]Du 19 III au 4 V 1923[/u], la Commission rapatrie 4 601 civils turcs, 320 civils grecs, 9 748 soldats et 293 officiers turcs et un nombre similaire de soldats et d'officiers grecs.
Les quelque 5 000 prisonniers de guerre grecs restants - que le CICR visite de juin à juillet 1923 - seront rapatriés après la signature du traité de paix.
Au total, les rapatriements concerneront 33 183 prisonniers de guerre et internés civils.
(Sources: Croix rouge internationale).