La guerre touche à sa fin. Les Alliés ont débarqué en Normandie, sont à Rome, l'île de Guam a été reprise dans le Pacifique; les Soviétiques sont en Pologne au-delà de la Vistule et laissent détruire Varsovie et ses Résistants. Les V1 volent vers l'Angleterre. Peu attendent la victoire germanique.
Pour les Grecs, deux situations : la Résistance a établi, en zone libérée un "Gouvernement des Montagnes" charpenté par l'EAM et défendu par l'ELAS. L'EDES tient une partie de l'Epire. Le "Gouvernement (royal) en exil" est dirigé par G. Papandréou. L'occupation germanique, est lâchée par l'allié italien, sauf des mussolinistes fanatiques, dans le nord les Bulgares continuent les persécutions.
La résistance de toute la population, le refus de partir et les actions contre le départ de travailleurs (pourtant affamés) en Allemagne, l'apparition des "Bataillons de Sécurité" (avec tenue d'evzones!) qui combattent les Résistants au côté des Allemands poussent aux pires cruautés. Les "blokos" sont un procédure répétée : les soldats allemands et les Bataillons de Sécurité (sorte de Milice grecque) encerclent un quartier, un village, raflent ou tuent. Les hommes (à partir de 14a.!) sont réunis brutalement, dès potron-minet, ne peuvent s'échapper, des indicateurs masqués (cache-visage en osier tressé, cagoule) circulent parmi les adolescents et les hommes réunis et désignent les "suspects". Exécutions sommaires, passages à tabac, prison surpeuplée de Haïdari, déportation soit en camps soit en STO - service du travail obligatoire- s'ensuivent.
A Kokkinia, banlieue d'Athènes (aux nombreux coquelicots avant l'implantation des Réfugiés de 1922-23 et l'urbanisation), 20 000 adolescents et hommes sont entassés sur la place Ossias Xénis, serrés de près par les Allemands et les "evzones". Passent les délateurs : Mpantranis (ou Bantranis), Vakalopoulos, le coiffeur Mpémpékoglou (Bébékoglou), tous deux non masqués, et Plytzanopoulos et Sgouros, l'insulte à la bouche, indiquant les "suspects" (condamnation à mort). Quelques vaillantes femmes essaient de donner à boire aux malheureux : elles sont rouées de coups jusqu'au KO. Il y a des tentatives de combat, vouées à l'echec donc à la mort. On a évalué :
- 40 exécutions à Schisto avKourpaki, Kazakidis,Périvolas, Diamantô...
- 300 ont "disparu"
-8000 ont été emprisonnés à Haïdari, prison-réservoir d'otages,
- 1200 partirent en camps de consentration.
Batranis et Bébéoglou seront tués par les Allemands. Sgouros, décoré, colonel des Bataillons de Sécurité servira à Makronissos!