Le 28 III 1821, un capitaine de navire d'Hydra, Antônis Ikonomou (1785-1821) soulève l'île sous joug turc. Il est un "philikos", initié à la Philiki Hétairia, à Constantinople (en 1818, il intègre Anguélis Govginas d'Eubée.)
C'est la troisième île qui entre en guerre, après Spétsès et Psara (massacrée), puis ce seront Chios (massacrée) Samos (pour les soldats turcs, "aller à Samos" était aller à la mort) et Kassos (massacrée), puis d'autres. Sans leurs flottes, commerciales devenues de guerre, il aurait été quasi impossible de propager le soulèvement de la nation, d'affronter -presque toujours victorieusement- les Turcs puis les Egyptiens, et de ravitailler en renforts, armes et vivres les combattants sur la terre ferme.
Sitôt membre de la Philiki Hétairia, Ikonomou prépare ses bateaux à la guerre.
Lors du soulèvement d'Hydra, il est suivi par le peuple, les marins. Ils prennent le siège du gouverneur et occupent des vaisseaux de haut-bord. Leur élan impose aux armateurs, souvent réticents, d'apporter des fonds à la cause. Ce mauvais gré s'était manifesté aussi ailleurs. Mais bientôt tous se rallieront.
Hydra comptait 280000 h. Sa flotte était de 96 grands vaisseaux et 62 petites unités: c'était le port principal du pays grec d'Europe et de la mer Egée.
Les vaisseaux seront armés, montés par des équipages plus que capables, menés par des capitaines qui feront l'admiration de tous, mais...
Le "mais" vient de ce qu'au début, nombre d'armateurs et de grands marins hésitent à s'engager dans cette "aventure". Tous savaient que quand les Turcs réagissaient c'était par le fer et par le feu, qu'il y avait de très nombreux tués et de vendus comme esclaves, en particulier en Egypte.
Ikonomou participera à la bataille navale, incertaine de Chios. Il veut obtenir des corsaires le partage équitable des prises de guerre, qu'il n'y ait plus de "part du lion".
Il irrite, il a des ennemis... le 16 XII 1821, à Koutsopodi (près d'Argos), Efthymios Xydas et Andréas Nikolopoulos, hommes de main de riches notables opposés aux désordres et aux risques de la guerre, le tuent. Il avait 36a.
Trikoupis écrit: "[i]Par son audace il a surpassé la toute puissance de l'aristocratie et il a dirigé le peuple au combat de la liberté et de la gloire[/i]".
Ce pur héros, victime de Grecs félons, est représenté sur un tableau célèbre de Peter von Hess (1792-1871) peintre de batailles et de combattants. Il est au musée Bénakis d'Athènes.