le poète Rupert Brooke repose aux "[b][i]Tris boukès[/i][/b]", dans l'île de Skyros, dans les eaux de laquelle il mourut, à bord d'un navire hôpital anglais, le 23 avril 1915.
Fils d'un professeur à Rugby, où il naquit en 1887, il était passé par Cambridge (King's college 1913), où son don de poète se manifesta et fut admiré (Bloomsburry group, Georgian poets, Dymock poets).
Journaliste pour [i]the Westminster gazette[/i], il parcourut les USA (1912), le Canada, vécut à Tahiti (où il engendra une fille avec une tahitienne). Il eut des liaisons et fiançailles passagères avec des actrices (Cathleen Nesbitt, Noel Olivier), mais semble avoir été habité par son uranisme, manifesté dès sa scolarité: il écrivit d'un garçon "[i]one with the form of a Greek God[/i]"... Prémonition?
Officier, il participa à l'expédition malheureuse d'Anvers (X 1914).
Ses poèmes attirèrent attention et approbation, mais il refusa de revenir en Angleterre, convalescent d'une dysentérie attrapée à l'entraînement en Egypte. Embarqué le 18 II 1915 avec la [i]British Mediterranean Expeditionary Force[/i], dix jours plus tard, à la suite d'une piqure de moustique, il fut victime d'une infection gravissime, dont il mourut, ce 23 IV 1915, en plein après-midi,alors qu'on se préparait pour le débarquement à Gallipoli (qui eut lieu deux jours plus tard). L'escadre devant appareiller sans délai, il fut enterré, à 23h. dans une olivette de l'ïle de Skyros. Sa tombe y est toujours...
Churchill écrivit son éloge funèbre, dans le "Times", dès le 26 IV 1915:
[i]The thoughts to which he gave expression in the very few incomparable war sonnets which he has left behind, will be shared by many thousands of young men moving resolutely and blithely forward in this, the hardest, the cruelest, and the least-rewarded of all the wars that men have fought. [/i]
Cruauté des faits, son frère, lieutenant du Post Office Rifles fut tué au combat, dans la bataille de Loos, le 15 VI de la même année, à 24a. trois semaines après avoir rejoint son unité. Il est enterré dans Pas de Calais. Autre cruauté des faits, le sobriquet ironique et malveillant de [i]"rupert"[/i] affublait dans l'armée ces jeunes officiers venus des "[i]public schools[/i]".
Brooke représente bien ces Britanniques de la haute société de l'empire "sur lequel le soleil ne se couchait pas", cohabitant avec la pauvreté et les diificultés du petit peuple. Ce poème est dans les anthologies scolaires.
[i]The Soldier
If I should die, think only this of me:
That there's some corner of a foreign field
That is for ever England. There shall be
In that rich earth a richer dust concealed;
A dust whom England bore, shaped, made aware,
Gave, once, her flowers to love, her ways to roam,
A body of England's, breathing English air,
Washed by the rivers, blest by suns of home.
And think, this heart, all evil shed away,
A pulse in the eternal mind, no less
Gives somewhere back the thoughts by England given;
Her sights and sounds; dreams happy as her day;
And laughter, learnt of friends; and gentleness,
In hearts at peace, under an English heaven.[/i]