«Xenophobia Virus» annonce un petit tract distribué ces jours-ci à Lesbos, représentant un personnage muni d'un masque auquel on prend la température. Car une autre épidémie menace depuis un certain temps cette île grecque située juste en face de la Turquie. L'Europe y a mis en place un autre genre de confinement, qui risque d'avoir des conséquences explosives alors qu'ici comme ailleurs dans l'UE, le coronavirus limite désormais les déplacements. Et autorise la multiplication de pratiques illégales auxquelles quasiment plus personne ne prête attention.
Moussa, un jeune Togolais de 23 ans a ainsi été conduit mardi au poste de police local. Tout comme ses 42 compagnons d'infortune arrivés sur l'île le 5 mars. «On nous a demandé de signer un papier en grec, en nous disant juste que c'était pour déposer plainte contre nos conditions de vie. Mais une avocate nous a ensuite expliqué qu'on nous a faits en réalité signer un accord de déportation vers la Turquie», explique le jeune homme qui a fui son pays natal où sa participation aux manifestations de l'opposition l'avait conduit en prison. Moussa est arrivé en Grèce, au cours de cette courte période, pendant...