Sous un soleil brillant digne d'un jour d'été, un grand zodiac noir s'approche de la plage de Skala Skaminea, sur l'île de Lesbos, à quelques miles nautiques de la Turquie. A son bord, une trentaine de réfugiés syriens, épuisés après une heure de traversée, mais soulagés d'être en vie et d'avoir enfin fui la guerre. Certains se prennent dans les bras, un large sourire aux lèvres. Parmi eux, Omran, 26 ans, qui a fait le voyage avec deux cousins, plus jeunes que lui. Volontaires, secouristes et médecins accourent vers eux pour les aider. Depuis quelques mois, en effet, des dizaines d'ONG sont actives à Lesbos pour essayer de faire face à ce flux de réfugiés, le plus grand vers l'Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Omran et ses cousins acceptent, heureux, jus d'orange et nourriture. Ce jour-là, les bénévoles de Lighthouse Relief n'ont pas de cas d'hypothermie à secourir. C'est la spécialité de cette organisation créée un peu par hasard en septembre 2015 et qui coordonne une partie des "bonnes volontés" arrivées sur l'île des quatre coins du globe. C'est dans cette organisation que milite Anna Tascha Larsson, une volontaire suédoise de 35 ans au profil pour...