A la veille de la fondation à Berlin, le 9 février, de son mouvement paneuropéen DiEm (Democracy in Europe - Movement), l'économiste Yanis Varoufakis, explique à "L'Obs" les raisons de ce nouvel engagement. L'ancien ministre des Finances, qui claqua la porte du gouvernement d'Alexis Tsipras après le référendum du 5 juillet, estime que la déconstruction de l'UE a déjà commencé. Il alerte : "soit l'UE s'écroule, soit elle devient démocratique".
Vous avez décidé de fonder votre mouvement à Berlin, un choix clairement symbolique. Quel message souhaitez-vous transmettre ?
- Il est évident qu'il ne peut pas y avoir d'Europe unie sans l'Allemagne. Elle est, de fait, la locomotive de l'économie européenne, le pays dont les citoyens se sentent les plus proches du projet européen. Dès 2008, et le début de la crise économique mondiale, j'ai tenté de mettre en garde contre le danger qui guettait l'Europe : j'ai averti que l'Allemagne ciblerait très rapidement d'autres pays, et qu'elle serait ciblée à son tour, en raison du renforcement des puissances centrifuges en Europe. Petit à petit, celles-ci détruiront le projet...