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Crise grecque : « Nous avons évité le pire, mais nous avons créé le mal »

Published in Le Monde on
Devant la banque nationale, le 20 juillet.
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Devant la banque nationale, le 20 juillet.

L'Italien Romano Prodi, 75 ans, a présidé la Commission européenne entre 1999 et 2004. Il livre ses réflexions à la suite de l'accord trouvé entre la Grèce et ses créanciers.

Les conditions imposées à la Grèce pour son sauvetage vous paraissent-elles acceptables ?

Romano Prodi : Puisqu'elles ont été acceptées, elles sont donc acceptables. Mais elles ont été imposées de la pire manière qui soit. On a transformé un petit problème en un énorme problème. Si on avait fait preuve de bonne volonté dans un contexte de solidarité qui prévalait autrefois, tout aurait été plus facile. La confiance qui doit être à la base des relations entre les pays européens a été anéantie. Nous avons évité le pire, mais nous avons créé le mal.

Faut-il restructurer la dette d'Athènes ?

Tout le monde sait depuis longtemps que la Grèce ne pourra pas rembourser la totalité de sa dette. Réduction forte, abaissement des taux d'intérêt ou allongement des durées de prêt ? Au fond, cela ne fait pas une grande différence pratique. Mais quand un malade est dans un état grave, il faut mieux agir de façon chirurgicale.

Au fil des négociations, un fossé s'est creusé...

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