Ancien Secrétaire d'État à la Coopération et à la Francophonie, Jean-Marie Bockel est porte-parole de l'UDI pour les questions internationales.
La Grèce ne parviendra jamais à baisser sa dette jusqu'aux 60% du PIB prévus par le Pacte budgétaire européen. A fortiori, elle ne parviendra jamais à rembourser sa dette. Regardons la réalité en face. Avec une dette de 320 milliards d'euros et un PIB de 180 milliards d'euros, même si par miracle elle avait dès cette année un excédent budgétaire de 1% du PIB, il lui faudrait 120 ans pour respecter le Pacte budgétaire européen et 180 ans pour rembourser sa dette. Dans ce contexte, il n'y a aucune autre issue réaliste que la banqueroute, sur le modèle de l'Argentine des années 1990, ou l'effacement partiel de la dette négocié avec les créanciers, sur le modèle de l'Allemagne des années 1950.
La décision à prendre n'est pas économique. Elle est strictement politique. En effet, la dette de la Grèce est aujourd'hui détenue par le FMI, la BCE, et les pays européens. Les créanciers sont de fait des institutions internationales et des États, dont la nature est évidemment politique. Par conséquent, la question devient:...