ANALYSE Dans la zone euro, un Etat ne peut pas user d'un chantage aussi grossier contre dix-huit autres Etats tout aussi légitimes que lui.
Beaucoup de beaux esprits, depuis deux jours, se félicitent de l'annonce faite par le premier ministre grec, dans la nuit de vendredi à samedi, d'un référendum sur les dernières propositions des Européens . Certains y voient un salutaire et légitime appel au peuple, qui permettra à ce dernier de dire « non » aux exigences, bien sûr « inacceptables », des créanciers d'Athènes.
Après tout, entend-on, David Cameron n'hésite pas non plus à se livrer à un chantage au Brexit pour obtenir de nouvelles conditions à l'appartenance de la Grande-Bretagne à l'Union et un référendum est programmé. En France, le scrutin de 2005, qui a vu les électeurs rejeter le Traité défendu par les « élites », est également cité en exemple. D'autres voix, sur un autre registre, sont prêtes à crier au génie d'Alexis Tsipras et saluent son coup politique.
En invitant lui-même les Grecs à voter « non » le 5 juillet, il rassemble Syriza derrière lui et mettrait les autres Européens au pied du mur parce que ce sont eux qui devront prendre les...