Alexis Feertchak est fondateur du journal iPhilo.fr.
Nous sommes au mois de mai 2012. François Hollande a été élu président de la République et, inspiré par l'esprit du discours du Bourget, il s'envole pour Berlin. Il l'a dit le 11 avril 2012 dans l'émission Des paroles et des actes et il compte bien s'y tenir: le traité instituant le Pacte budgétaire européen, signé le 2 mars par le président Nicolas Sarkozy, sera renégocié, que la chancelière Angela Merkel le veuille ou non. Lui, président de la République, mettra fin à l'austérité et aux vertus supposées du modèle économique allemand, quitte à agacer l'orthodoxie des institutions européennes. Après tout, il a avec lui les Français, qui l'ont élu pour ça.
Tout au long des mois de mai et juin 2012, les réunions avec l'Eurogroupe -cet embryon de gouvernement économique de la zone euro-, la Commission européenne et la Banque centrale européenne s'enchaînent. Elles sont techniques et ne répondent pas à la ligne politique française. Pour François Hollande, il ne s'agit pas de négocier tel ou tel point de détail, de mettre un coup de rabot sur une réforme des retraites ou de chipoter sur le déficit structurel...