L'horloge tourne, le ton monte, mais rien ne bouge. À douze jours de la date butoir du 30 juin, la Grèce et ses créditeurs publics s'exposent à un nouveau rendez-vous pour rien, jeudi après-midi à Luxembourg. Les capitales de l'euro, l'UE, la BCE et le FMI s'affichent résolues à ne pas lâcher davantage. Elles ne rejoignent plus le gouvernement Tsipras que sur un seul front: celui de l'intransigeance.
Après les sommets décisifs et autres rencontres de la «dernière chance», l'heure est au surplace, voire au pourrissement. Officiellement, tout le monde s'inquiète et veut garder la Grèce dans la zone euro, comme l'assure le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Pourtant, malgré quelques nuances, le changement de tactique est clair: si le gouvernement Tsipras exerce un chantage transparent au «défaut de paiement» pour forcer la main de ses créanciers, ceux-ci semblent désormais tout près de lui répondre: «Chiche! Allez-y pour voir?»
Les masques sont tombés. D'abord au FMI: «Il y a une limite au financement et à l'allégement de dette que les créditeurs gouvernementaux sont à la fois disposés et capables de fournir, en considération de leurs propres...