Les Américains, du moins les amateurs de sensations fortes, parlent du «jeu de la poule mouillée»: deux bolides foncent l'un vers l'autre et le premier qui donne un coup de volant pour éviter le choc frontal a perdu. Chacun reste maître de son destin, à la différence de la roulette russe. Mais cela peut finir aussi mal.
À deux doigts de la faillite, la Grèce et son nouveau pilote, Alexis Tsipras, sont lancés sur une trajectoire de collision avec l'Europe. L'accrochage peut se produire dès ce mercredi soir, lors d'un rendez-vous d'urgence des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe). Pour un maximum d'effet, il peut attendre jeudi et le sommet européen. Un second Eurogroupe, lundi, servira de filet de sécurité. En tout cas, le choc ou la dérobade devront avoir lieu avant le 28 février à minuit, heure à laquelle l'UE sera en droit de couper les vivres au Trésor d'Athènes.
L'impatience monte
La dramaturgie compte autant que la substance dans ces heures tendues. Les autres pays de l'euro, à commencer par l'Allemagne, veulent circonscrire le débat à l'intérieur des règles de la discipline économique existante: pas de rallonge de crédit sans que la...