Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn a cru bon de faire monter la pression d'un cran sur les hommes politiques grecs en demandant mardi des engagements écrits sur leur soutien à la nouvelle convention de prêt à la Grèce et le train de mesures d'austérité qui l'accompagnent, mais la réponse a fusé de la part du nouvel homme fort d'Athènes : "ma parole vous suffit !".
Brûlant d'impatience à voir la crise grecque terminée, les dignitaires européens ont pris l'habitude depuis un an à faire monter la pression sur la les hommes politiques grecs parfois jusqu'à l'humiliation. De Nicolas Sarkozy à Angela Merkel en passant par les commissaires européens ou les grands argentiers, les précautions diplomatiques avaient peu à peu disparu pour laisser place à un langage brutal frôlant l'ingérence aux affaires intérieures. Il est vrai qu'ils avaient en face un Georges Papandréou, premier ministre grec, affaibli par sa culpabilité à devoir prendre des trains successifs de mesures impopulaires pour essayer en vain de redresser les finances publiques du pays.
Mais si encore les "instructions" entre pairs pouvaient passer, un commissaire européen n'est ni un chef d'Etat ni un chef de gouvernement, en fonction ou aspirant à l'être. Il n'est que commissaire chargé de mettre en œuvre les orientations des hommes politiques. Olli Rehn malgré sa longue expérience dans l'exécutif bruxellois a dû l'apprendre à ses frais en exigeant des chefs des partis politiques qui soutiendraient le gouvernement de transition en préparation à Athènes qu'ils s'engagent par écrit à respecter les accords Grèce-UE du 26-27 octobre, suivant l'exemple du Portugal, ce qui reviendrait à rendre inutile le Parlement !
« Il existe une dignité nationale. J'ai depuis longtemps et à plusieurs reprises expliqué pourquoi, afin de protéger l'économie grecque et l'euro, l'application des décisions du 26 Octobre est devenu "inévitable". Ces déclarations je ne permets à quiconque de les mettre en doute », a été la réponse de M. Samaras, président du parti du centre-droit Nea Dimokratia, en pleines tractations avec le premier ministre sortant Georges Papandréou pour parvenir à un accord sur un gouvernement de transition.
i-GR