Élections territoriales en Grèce : les réactions de l'opposition

Le président de la ND (centre-droit), Antonis Samaras, a souligné que le 2e tour des élections territoriales a entériné les conclusions politiques du 1er tour dimanche dernier, assurant que la ND en sort renouvelée, forte et responsable, dans des déclarations dimanche soir, tandis que pour le KKE (communiste), sa secrétaire générale Aleka Papariga, appelle à la constitution d'un front pour empêcher des nouvelles mesures d'austérité.

La ND sort forte du scrutin, a insisté M. Samaras, parce qu'elle a remporté 33 départements contre six qu'elle remporterait seulement avec ses résultats de 2009, renouvelée parce qu'elle a remporté cinq régions, responsable, car dans des cas comme l'Attique, elle a osé briser des establishments et proposer de nouvelles personnes.

A ce point, M. Samaras a rappelé les scores du 1er tour de scrutin, en soulignant que l'avance du PASOK a chuté de 10,5 points aux élections législatives de l'an dernier à un écart de moins de 2 points.

Le président de la ND a évoqué également l'abstention, y voyant le rejet des impasses par l'opinion publique, et assurant que la ND "a saisi le message".

"Avec nos propositions et nos thèses, nous voulons donner de l'espoir au peuple. A la fois ceux qui ont voté et ce qui n'ont pas voté ont demandé un changement de parcours, parce que le gouvernement conduit, avec sa politique, l'économie à l'asphyxie et la société au désespoir", a ajouté M. Samaras, s'engageant à ce que la ND soit, dès le lendemain, en première ligne pour renverser les impasses et ouvrir la voie de l'espoir au peuple.

Papariga: Construction d'un front pour empêcher de nouvelles mesures

La SG du KKE, Aleka Papariga, a appelé à la constitution d'un front, d'en bas vers le haut, pour empêcher tout au moins certaines nouvelles mesures qu'entend matérialiser le gouvernement, commentant ce qu'elle a saisi comme le message du 2e tour des élections territoriales.

Le message du 2e tour des élections est puissant, tout comme le message du 1er tour, puisque ayant été l'expression de l'exaspération et du mécontentement des citoyens vis-à-vis de la ND et du gouvernement, en raison de la détérioration de leur position et la perte de conquêtes, par suite du Mémorandum mais aussi sous prétexte du Mémorandum.

Se référant à la manifestation qu'organise lundi le KKE à l'occasion de la nouvelle venue de la Troïka à Athènes, Mme Papariga a dit que ce n'est pas une fin en soi, mais le coup d'envoi pour organiser une opposition systématique à toutes les nouvelles mesures qui "seront impitoyables, que l'intellect humain ne peut imaginer", pour faire échec au moins à certaines d'entre elles.

Karatzaferis: Devenez sérieux, le message des électeurs

Le président du LAOS (droite traditionnaliste), Georges Karatzaferis, a estimé que le message adressé par le peuple grec lors des élections territoriales de dimanche aux hommes politiques était qu'ils retrouvent leur sérieux.

De plus, M. Karatzaferis a interprété l'abstention comme un premier avertissement et un rejet des "querelles de clocher", disant aux hommes politiques "réfléchissez et trouvez des solutions".

Selon M. Karatzaferis, le premier ministre, Georges Papandréou, semble avoir compris le message et laissé un interstice, alors qu'il a rejeté comme une "réalité fiction" le soi-disant retour en force de la ND.

Après 25 ans, un quart de siècle, la droite perd Athènes et probablement Thessalonique, a affirmé M. Karatzaferis, notant que les candidats de la ND sont en tête là où ils profitent des voix du LAOS, avant de critiquer également les choix du président de la ND, Antonis Samaras, pour le Péloponnèse et l'Attique.

Tsipras: Les citoyens ont condamné le Mémorandum

Le président de la SYRIZA (gauche radicale), Alexis Tsipras, a estimé que la Grèce entre dans une période transitoire prolongée, avec des reclassements politiques et avec au bout du tunnel de nouvelles élections nationales, dans des déclarations dimanche soir sur les élections territoriales.

M. Tsipras a soutenu que les citoyens ont adressé dimanche dernier, avec leur vote, un message clair de condamnation de la politique du Mémorandum et de la Troïka, et ceux qui ont choisi de s'abstenir un message tout aussi clair de protestation, bien que biaisé, qui nous concerne tous.

Enfin, M. Tsipras - qui a accusé le gouvernement et le premier ministre de ne pas comprendre le message des urnes et de l'abstention - a réitéré son intention d'entreprendre des initiatives pour l'unité de la Gauche et la rencontre avec des forces de l'espace socialiste et de l'écologie.

i-GR/ANA-MPA