Alors que le ministre de la Protection du Citoyen, Michalis Chryssochoïdis, était jeudi à Tolède où il participait au conseil informel des ministres de la Justice et des Affaires intérieures de l'UE, une lettre a été adressée en commun avec son homologue français, Eric Besson, demandant à la présidence espagnole de l'UE d'inclure la question de l'immigration clandestine à l'ordre du jour de la prochaine rencontre ministérielle.
Dans cette lettre, les deux ministres soulignent entre autres que la priorité doit être donnée à la situation en Méditerranée, la nécessité de ne pas ignorer les frontières orientales de l'UE et d'accorder une attention toute spéciale aux perspectives de coopération avec les pays tiers traversés par les clandestins comme la Libye et la Turquie.
Les deux ministres considèrent notamment que les axes majeurs doivent concerner l'accentuation de la coopération opérationnelle entre FRONTEX et les pays d'origine et traversés par les clandestins ainsi que la mise en place éventuelle de vols communs de retour des clandestins dans leur pays d'origine avec un financement provenant également de FRONTEX.
MM. Chryssochoïdis et Besson concluent leur lettre en soulignant désirer que la rencontre informelle des ministres européens sur les questions de l'immigration qui aura lieu à Tolède le 21 janvier aboutira à l'élaboration d'une feuille de route des décisions du conseil européen sur la base des propositions faites par la Commission.
Intervenant à Tolède, M. Chryssochoïdis a souligné entre autres que les principes doivent protéger la vie humaine en faisant face au problème de l'immigration clandestine mentionnant notamment que "la Grèce gère chaque année des centaines de milliers de vies humaines dans le processus de l'immigration. L'Europe ne peut rester indifférente face à cette réalité et le mot-clef est coopération , c'est pourquoi il est nécessaire de garantir l'importante coopération de tous".
Précisant plus particulièrement les secteurs qui exigent une coopération immédiate, M. Chryssochoïdis a mentionné le crime organisé, observant que celui-ci entretient et alimente les efforts du terrorisme. "Nous devons améliorer la coopération avec les pays tiers via lesquels le crime organisé transfère des sommes importantes. Les réseaux du crime organisé disposent d'une force immense et nous pourrons nous opposer au trafic des êtres humains, des armes et des stupéfiants uniquement si nous coopérons avec les pays tiers en appliquant des deux côtés les accords qui ont été signés. La politique aujourd'hui est jugée sur les résultats et non sur la rhétorique et nous devons prendre conscience que le crime organisé est une torpille dirigée contre les bases de la société et de la Démocratie".
i-GR/ANA-MPA