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Caramanlis pour une coordination européenne renforcée pour sortir de la crise

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By iNFO-GRECE,

Le premier ministre, Costas Caramanlis, a appelé au renforcement de la coordination au niveau européen pour faire face à la crise, dans des déclarations à l'issue des travaux du Sommet extraordinaire de l'UE, dimanche à Bruxelles, consacré à la crise financière qui ravage toutes les économies nationales.

M. Caramanlis a cité les efforts des dirigeants européens pour le rétablissement du fonctionnement du système bancaire en Europe - y compris le renforcement de la surveillance des établissements et organismes de crédit -, la garantie du fonctionnement normal du marché intérieur, ainsi que pour enrayer les incidences de la crise sur l'emploi.

M. Caramanlis a souligné que de nombreuses économies européennes sont en récession et sont confrontées à des problèmes majeurs du système financier. "Nous vivons vraiment la crise la plus grave de l'après-guerre", a noté M. Caramanlis, avant de rappeler que les Etats membres et les organes institutionnels de l'UE ont commencé des interventions depuis déjà novembre dernier.

Le premier ministre a reconnu qu'il est impossible d'ignorer les problèmes sociaux qui se sont créés et la nécessité d'aider les couches de la population les plus touchées par la crise, mais tenu dans le même temps à avertir qu'il faut éviter tout retour au protectionnisme, qui pourrait mettre en danger bon nombre de grandes réalisations de l'Europe à ce jour.

M. Caramanlis, qui a mis l'accent sur le besoin de protéger des secteurs économiques, tels l'industrie automobile, le tourisme et la marine, a souligné à propos de l'emploi qu'il faut exploiter tous les outils dont dispose l'UE, à commencer par le Fonds social européen.

A ce point, M. Caramanlis a cité les trois grandes priorités du gouvernement grec que sont la stimulation de la croissance, l'assainissement budgétaire et le soutien aux citoyens économiquement les plus faibles, et s'il a dûment signalé qu'il s'agit d'une "affaire difficile" et que la grande dette publique ne permet pas au gouvernement d'apporter toutes les prestations qu'il aurait voulu, le premier ministre s'est engagé à renforcer, dans la mesure des résistances de l'économie, les revenus des groupes les plus défavorisés de la population. Et si un grand enjeu du gouvernement est de réduire encore plus le déficit public, M. Caramanlis n'a pas exclu certaines interventions sociales supplémentaires.

"Nous n'avons jamais embelli la situation, la situation est difficile, la crise n'est pas statique et personne ne peut prédire son issue", a renchéri le premier ministre, qui a tranché à propos du plan mis en application par la Grèce pour la relance de l'économie, que le "seul critère est l'intérêt du pays".

En réponse à une question de la presse, M. Caramanlis a déclaré catégoriquement que la Grèce n'a jamais été confrontée, ni aujourd'hui, à un problème de service de la dette, pour ajouter que la solvabilité de la Grèce n'est mise en doute par personne.

Invité à commenter les critiques récentes du président du PASOK, Georges Papandréou, qui mettait en cause l'absence de plan concret du gouvernement, M. Caramanlis a indiqué que le gouvernement grec a été parmi les premiers à prendre des mesures précises concernant le secteur bancaire et la garantie des dépôts, et déclaré rejeter "les logiques de l'irresponsabilité et du populisme".

Interrogé enfin sur l'éventuelle convocation d'élections anticipées, M. Caramanlis a réitéré avec force ne pas songer à des élections et tranché que cette affaire est close.

En conclusion, s'il a reconnu qu'il est certes impossible d'avoir un consensus sur tout, M. Caramanlis s'est dit convaincu qu'il peut y avoir un accord au moins sur certains points de base, ne serait-ce que sur les limites de résistance de l'économie et les obligations de la Grèce au sein de l'UE.

"La sortie de la crise est une affaire nationale, et nous devons tous l'aborder comme telle", a affirmé M. Caramanlis, faisant valoir qu'un climat de consensus contribuerait à sortir plus rapidement de la crise.

Les partis de l'opposition sceptiques sur les déclarations de M. Caramanlis à Bruxelles

Dans un commentaire sur la conférence de presse du premier ministre à Bruxelles, le porte-parole du PASOK (socialiste), Georges Papaconstantinou, a déclaré que "M. Caramanlis a emporté avec lui à Bruxelles les chiffres dramatiques de l'effondrement du budget de 2008, des données jusqu'à présent dissimulées, et qu'il est rentré comme il était parti, sans idées, sans plan pour le pays, sans crédibilité sur ce qu'il aurait dû demander".

"La Grèce", a ajouté M. Papaconstantinou, "ne peut sortir de la crise seulement avec des politiques limitées. Il faut des politiques de développement, des politiques renforçant le revenus des citoyens et des investissements pour l'avenir, mais avant tout, il faut de la crédibilité, ce que n'a pas le cas du gouvernement actuel".

Pour sa part, la secrétaire générale du KKE (communiste), Aleka Papariga, a relevé que "le Sommet avait montré l'étroitesse des marges de manoeuvres des gouvernements libéraux et socio-démocrates décidant de faire porter tout le poids de la crise sur les travailleurs". "L'UE est démystifiée", a-t-elle affirmé, "il y a maintenant de la place pour des interventions des peuples", appelant à la désobéissance et à la non-soumission aux décisions de Bruxelles.

Au nom de la Coalition de la Gauche radicale (SYRIZA), le secrétaire du comité central politique, M. Hountis, a observé que "chaque fois que les dirigeants de l'UE se réunissent, leurs décisions accentuent la crise en Europe", parlant de l'échec de cette réunion informelle et de l'incapacité du premier ministre de défendre l'économie et les salariés.

"M. Caramanlis est de retour de Bruxelles apparemment plus problématisé que jamais", a déclaré, pour sa part, le président du LAOS (droite traditionaliste), Georgios Karatzaféris, appelant à l'urgence d'un rassemblement national face à la crise que "les économies les plus puissantes sont incapables de résoudre". Que cette semaine ne soit pas une semaine d'opposition infertile, mais de travail ensemble constructif, a-t-il lancé.

i-GR/ANA-MPA

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