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La Grèce dans la crainte d'une deuxième nuit d'émeutes. Condoléances des autorités à la famille de l'adolescent tué

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By iNFO-GRECE,

Athènes a vécu samedi et dimanche de graves incidents, suite à la mort d'un jeune homme de 16 ans tué par balles par un policier, avec échanges de cocktails molotov et grenades lacrymogènes entre protestataires cagoulés et forces de police, incendies de voitures, bris de vitrines, et un centre d'Athènes paralysé, alors que la capitale grecque se préparait à allumer officiellement l'Arbre de Noël, place Syntagma dimanche soir, opération reportée en attendant que le calme revienne.

Une premier bilan dimanche après-midi donnait sept personnes arrêtées lors des échauffourées ayant suivi la mort du jeune homme, la destruction de 8 grands magasins - dont Sprider et Intersport- , 7 banques, 20 voitures, dont 6 voitures de police stationnées près de l'Acropole. Le nombre de personnes blessées restait encore inconnu.

Par ailleurs, les deux policiers ont été conduits pour leur part devant le procureur pour répondre à des poursuites pénales (l'un pour homicide volontaire, le second pour complicité).

Cette vague de violence s'est répandue aussi dans les grandes villes universitaires, notamment à Thessalonique et à Ioannina.

Les manifestations de protestation qui ont été improvisées dimanche après-midi à Athènes,Thessalonique et dans plusieurs autres villes se sont déroulées dans un climat très tendu. Des échauffourées ont souvent opposé manifestants et forces de l'ordre qui se sont affrontés à coups de pierres et de cocktails molotov d'un côté et de grenades lacrymogènes de l'autre. Les affrontements se poursuivaient tard dans l'après-midi après la dispersion des manifestants.

Dimanche matin dans une conférence de presse, le ministre de l'Intérieur, de l'Administration publique et de la Décentralisation, Procopis Pavlopoulos, responsable aussi de la Police hellénique, a informé avoir téléphoné personnellement le soir même à la mère du jeune homme, tué par balle dans l'après-midi, pour lui exprimer ses excuses, alors que se référant aux incidents graves qui ont suivi, le ministre a déclaré comprendre la peine de certains dans ce cas précis, notant aussi que les réactions de violence se retournent contre d'autres personnes et plus généralement contre toute la société.

"La mort du jeune homme", a encore indiqué M. Pavlopoulos, "est un cas isolé, et je garde toute ma confiance aux forces de police, et si ce cas ne peut s'expliquer dans un pays tel que la Grèce, qui fonctionne démocratiquement, on ne pourrait pas s'expliquer non plus que les responsables de la mort du jeune homme ne soient pas sévèrement punis".

M. Pavlopoulos a informé par ailleurs que lui-même et son secrétaire d'Etat M. Hinofotis avaient immédiatement soumis leurs démissions, en "assumant pleinement [leurs] responsabilités politiques", mais qu'elles n'avaient pas été acceptées, ajoutant pour la presse qu'il ne se référera pas aux circonstances exactes de ce drame avant l'autopsie de la victime.

"Il est du droit de chacun dans une démocratie de manifester et protester. Surtout dans ce cas inexplicable comme celui d'hier soir. Toutefois, la police agira en protection et sera présente dans les manifestations afin de ne pas mettre en danger des vies humaines et des biens".

Le président de la République, Carolos Papoulias, a adressé dimanche un télégramme de condoléances à la famille du jeune homme tué par balle samedi, exprimant ses profonds regrets et sa douleur, soulignant que cet acte porte une blessure à l'Etat de droit.

Pour sa part, le premier ministre, Costas Caramanlis, qui souligne à son tour qu'il n'y aura aucun pitié pour les responsables, note aussi dans sa lettre de condoléances "ressentir une profonde peine, au même titre que tous les Grecs". "Je sais", a ajouté M. Caramanlis, "que rien en ce moment ne peut apaiser votre douleur, mais je souhaite vous confirmer qu'il n'y aura aucune pitié pour les responsables, et que l'Etat se doit de faire tout ce qui est en son pouvoir pour qu'une telle tragédie, comme celle d'hier soir, ne ne répète pas".

i-GR/ANA-MPA

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