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La privatisation d'Olympic Airlines approuvée par la Commission européenne

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By iNFO-GRECE,

La Commission européenne a annoncé mercredi en fin de matinée qu'elle approuve le plan de sauvetage d'Olympic Airlines présenté par le gouvernement grec ; un plan qui passe par la privatisation d'Olympic Airlines et exclut toute aide de l'Etat grec.

"Les affaires d'Olympic airlines et Olympic Airport ont constitué une source de conflit entre la Grèce et la Commission depuis 1994, et nous avons constaté encore aujourd'hui que l'Etat grec avait accordé 850 millions d'euros à ces deux sociétés", a dit le vice-président de la Commission et Commissaire aux Transports, Antonio Tajani en présentant la décision avant d'avertir que "l'acceptation du plan de sauvetage constitue un message selon lequel la Commission souhaite une complète rupture par rapport au passé".

Le commissaire a estimé "qu'un nouveau marché du transport aérien, non faussé par les aides d'État, peut se développer en Grèce. Notre expérience dans des affaires précédentes impliquant d'autres transporteurs aériens en proie à des difficultés analogues démontre que ces compagnies peuvent non seulement prospérer, mais même affronter avec succès la concurrence dans un marché exempt d'aides d'État".

M. Tajani, qui a tenu à remercier le ministre des Transports grec, Costas Hatzidakis, avec lequel, a-t-il dit, "nous avons collaboré de façon exemplaire", a par ailleurs reconnu que le processus de privatisation approuvé à ce jour "est le résultat de discussions longues, âpres mais néanmoins toujours fructueuses entre les autorités grecques et la Commission".

Dans une conférence de presse convoquée mercredi a Athènes qui aura duré près de trois heures, le ministre grec a expliqué que le plan de privatisation consistera à mettre en place trois sociétés sous le logo "Panthéon", à savoir le marché aérien, les services au sol et la base technique. Dans une deuxième étape, et d'ici la fin de l'année, un appel d'offres international sera lancé afin de choisir l'investisseur privé, lequel sera appelé - a souligné M. Hadzidakis - à développer avec succès la compagnie ainsi qu'à assurer les vols sur les lignes improductives vers les régions isolées de la Grèce.

La création des trois sociétés devrait se faire d'ici le mois d'avril 2009, la privatisation à 100% étant prévue à la fin de 2009.

Aussitôt connue la décision de la Commission, la Fédération des syndicats de l'Aviation civile (OSPA) s'est réunie d'urgence mercredi pour décider de la réponse des employés d'Olympic Airlines (OA).

Le président de OSPA, Manolis Patestos, a qualifié la journée d'historique pour l'avenir de OA et critiqué durement le gouvernement, mais également le ministre des Transports, Costas Hadzidakis, soutenant qu'ils ont sciemment oeuvré à dévaloriser la compagnie afin de la céder au privé, alors qu'il a mis en doute les propos du gouvernement relatifs aux 2 millions d'euros de perte par jour.

"Les employés d'OA lutteront", a-t-il dit, "pour offrir à ses passagers l'occasion de voler à prix bas et avant tout en pleine sécurité".

Afin d'exprimer leur solidarité aux syndicalistes de l'OA, le président de la Confédération générale des Travailleurs de Grèce (GSEE), M. Panagopoulos, ainsi que des représentants des partis de l'opposition assistaient à la réunion.

La GSEE a réitéré son opposition radicale au démembrement d'OA, dans un communiqué du même jour, rappelant qu'elle était tout aussi opposée à la privatisation des autres entreprises stratégiques, telles que les Télécoms (OTE), la Poste (ELTA) et les ports.

"Nous ne permettront pas un nouveau crime national contre les intérêts de notre pays", conclut ce communiqué.

Le responsable politique du PASOK (parti socialiste, opposition) dans le domaine de Transports et des Communications, Nicos Sifounakis, a pris position sur la situation à Olympic Airlines en déclarant que "le développement du pays passe aussi par les transports aériens, l'existence d'un monopole de surcroît privé fera reculer notre pays de nombreuses années en arrière".

M. Sifounakis ironisant sur la décision de l'UE déclarant illégales les aides de l'Etat à la compagnie, dont le montant dépasse les 800 millions d'euros, a voulu souligner les "incohérences du gouvernement", car, a-t-il dit, le premier ministre, Costas Caramanis, avait annoncé en 2005, la fermeture d'Olympic Airlines (OA) à la FIT, tout comme le ministre des Transports l'avait rappelé en 2007, or le gouvernement tente maintenant de nous persuader qu'il souhaite sauver OA, une compagnie qui vole avec 10 avions de moins, a perdu 2.300.000 passagers et est déficitaire de 230 millions d'euros par an.

Toute aussi violente a été la critique de la Coalition de la Gauche radicale (SYRIZA, opposition) qui a publié mercredi après-midi un communiqué dans laquelle elle réagit au plan de redressement d'Olympic airlines (OA) en le qualifiant de "pierre tombale de la compagnie aérienne nationale".

SYRIZA souligne de plus que "M. Hatzidakis joue le rôle de dernier fossoyeur d'OA" et dénonce "un plan qui a pour objectif de créer un cartel tout puissant dans les transports aériens au détriment du domaine public et des employés d'OA" ajoutant que "toutes les politiques de privatisations appliquées jusqu'à maintenant ont toujours eu des résultats catastrophiques pour les travailleurs, les citoyens et la sécurité du transport aérien".

i-GR/ANA-MPA

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