Skopje était à la fête et Athènes en colère après la publication du communiqué du médiateur de l'ONU pour le nom de la FYROM, Matthew Nimetz, à l'issue de ses entretiens jeudi à New York avec les parties de la Grèce et de la FYROM et dans lequel la question de la nationalité "macédonienne" figure à côté de la question du "nom" futur de l'ancienne république yougoslave de Macédoine.
Après deux heures d'entretien avec les ambassadeurs de Grèce et de FYROM, MM. Vassilakis et Dimitrov, s'adressant à la presse, M. Nimetz a déclaré avoir proposé de nouvelles idées pour le nom, contenant des éléments nouveaux et d'autres aussi venant d'Athènes et de Skopje.
M. Nimetz a informé qu'il rencontrerait à nouveau les deux ambassadeurs mais séparément pour connaître leurs premières réactions. De son côté, M. Vassilakis devrait avoir en fin d'après-midi (heure locale) une rencontre avec le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
Dans quelques semaines, d'autres entretiens sont prévus, a ajouté M. Nimetz, relevant par ailleurs que la tenue d'une éventuelle rencontre des ministres des Affaires étrangères des deux pays ne relève pas de sa compétence.
Selon un communiqué du Secrétariat des Nations unies, "la rencontre comportait une discussion exhaustive sur toutes les données de la question touchant au nom, au mode d'utilisation, aux questions d'identité et autres questions connexes", l'ONU précisant qu'il s'agit d'un "paquet".
Or, la question "de l'identité" pouvant être interprétée comme une question de "nationalité" a suscité une certaine émotion côté grec, obligeant M. Vassilakis, de préciser que les entretiens avec l'émissaire de l'ONU, "concernaient uniquement l'appellation (de la FYROM) et que ne se pose nullement de question ethnique".
Depuis l'été, Skopje a entrepris une campagne internationale, écrivant à tout vent, aux dirigeants de l'ONU comme de l'Union européenne, pour expliquer ses thèses et où se mêlent la question du nom, de la nationalité, de la religion et des minorités "macédoniennes" à l'extérieur des frontières de la FYROM, dont la Grèce.
M. Vassilakis, qui a également été reçu jeudi tard en soirée par le SG de l'ONU, Ban-Ki-moon, a déclaré à la presse "mes premières réactions personnelles face aux nouvelles idées présentées jeudi par M. Nimetz étaient de signaler à son intention qu'il doit tenir sérieusement compte de l'attitude provocante de Skopje alors qu'Athènes a toujours respecté une position d'attente, en recherchant une solution amicale".
Selon M. Vassilakis, "M. Nimetz a compris ce qui a été dit sur une base personnelle, et j'en ai déjà informé le ministre compétent. Nous étudierons la question dans son ensemble et nous verrons par la suite quelle attitude observer". "Nous devons à nouveau souligner que les concertations concernent uniquement l'appellation de la FYROM et que ne se pose nullement une question ethnique (...) Si nous voulons trouver une solution, il est nécessaire de mettre un terme aux déclarations provocantes pour pouvoir enfin développer des liens d'amitié comme en ont les voisins entre eux".
Les idées soumises jeudi à New York par le médiateur de l'ONU, Matthew Nimetz, sont étudiées par le ministère des Affaires étrangères de sorte que dans les prochains jours des propositions et observations puissent être formulées, a déclaré vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georges Koumoutsakos, vendredi interrogé sur le sujet par des journalistes.
i-GR/ANA-MPA