Le premier ministre, Costas Caramanlis, et le ministre de l'Intérieur, de l'Administration publique et de la Décentralisation, Prokopis Pavlopoulos, ont examiné lundi matin les questions concernant la politique d'immigration, afin de préparer la position grecque en vue de l'Accord européen sur l'immigration en octobre, une des priorités de la présidence française de l'UE.
Pour mettre en relief l'importance de la politique d'immigration en Europe, et se félicitant de la décision de la présidence française de la placer haut dans son agenda, M. Pavlopoulos a avancé le chiffre de 3,8% de ressortissants de pays tiers dans l'UE, les arrivées enregistrées par an se chiffrant à 1,5-2 millions d'immigrés.
Selon le ministre, la question essentielle pour la Grèce est celle de l'immigration clandestine, pour laquelle, a dit le ministre, il ne s'agit pas seulement d'y voir un phénomène sur lequel on s'interroge une fois que les immigrés sont arrivés dans l'UE, mais d'examiner comment informer ces personnes dans leurs pays d'origine, afin qu'elles ne deviennent pas des victimes des passeurs.
L'an dernier, a encore précisé M. Pavlopoulos, on a dénombré en Grèce 112.000 immigrés, alors qu'en collaboration avec les instances communautaires des centres d'accueil ont été créés, notamment à Samos (Egée orientale) et en Laconie (Péloponnèse), un centre aussi à Amygdaléza (Attique), spécialisé dans l'accueil des enfants. Toujours avec l'UE, a ajouté le ministre, de nouveaux centres sont prévus, afin que dans un pays comme la Grèce, réputée pour son hospitalité, sa culture et sa démocratie, l'accueil ne soit plus ce qu'il était dans le passé.
Se référant à l'Accord en préparation par la présidence française de l'UE, M. Pavlopoulos a relevé que de nombreuses initiatives grecques y avaient été insérées, concluant espérer que le Nord et le Sud de l'Europe s'entendront pour effacer tous les désaccords étant apparus précédemment.
Deux autres réunions avant le Sommet d'octobre sont programmées entre le premier ministre et le ministère de l'Intérieur.
Réagissant aux déclarations du ministre, le porte-parole du PASOK (socialiste, opposition), Georgios Papaconstantinou, a regretté lundi que "le pacte français dont a parlé avec enthousiasme M. Pavlopoulos (ministre de l'Intérieur) concerne la dissuasion et non l'insertion sociale", expliquant que le PASOK souhaite "des mesures d'insertion sociale, les immigrés faisant partie de la société grecque". Enfin, M. Papaconstantinou a mis en cause la situation actuelle dans les centres d'accueil d'immigrés en Grèce.
i-GR/ANA-MPA