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Prévisions d'automne: maintien de la croissance, chômage et inflation en baisse

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By iNFO-GRECE,

Pour la première fois depuis que la Commission a déclenché la procédure de déficit excessif pour la Grèce, elle prévoit un déficit inférieur au 3% du PIB fixé à Maastricht, dans ses prévisions économiques d'automne pour la période 2006-2008 publiées lundi. L'exécutif de l'Union Européenne prévoit pour la Grèce que le déficit budgétaire baissera à 2,6% du PIB en 2006 et en 2007, et même encore plus fortement en 2008 (2,4%), tandis que l’ensemble des indices en UE est tiré vers le haut suivant en cela les bonnes perspectives mondiales.


Quant au budget 2007, la Commission souligne que le projet de loi de finances du gouvernement grec table sur un déficit de 2,4% et que le budget n'inclut aucune mesure à caractère provisoire. Plus analytiquement, l'ensemble des recettes publiques devrait augmenter de 0,25% du PIB, grâce à la hausse de la fiscalité indirecte et des cotisations sociales, et les dépenses baisser de 0,25% du fait d'une charge d'emprunt en baisse. Des chiffres permettant au ministre grec de l’économie et des Finances, M. Alogoskoufis, d’afficher sa satisfaction devant le Conseil Ecofin du mardi, même si malgré une croissance plus élevée la Grèce fait moins bien que la moyenne européenne.

Le rapport mentionne également que la croissance devrait rester soutenue pendant les années à venir (3,8% en 2006, 3,7% en 2007 ainsi qu'en 2008) et être associée à un ralentissement de la dette publique, 104,8% du PIB, 101,0% en 2007 et 96,4% en 2008, sans omettre de noter que la dette publique était beaucoup plus élevée depuis le début des années '90: 109,1% pendant la période 1992-2002 contre 107,8% en 2003, 108,5% en 2004 et 107,5% en 2005.

La Commission considère par ailleurs que la croissance devrait légèrement se ralentir, quoique demeurant toujours au-dessus de 3% jusqu'en 2008, car, tirée presque exclusivement par la demande, elle sera limitée par la hausse prévue des taux d'intérêts et par les faibles augmentations de salaire, deux facteurs qui ralentiront la consommation privée.

L'UE prévoit également que du fait de la croissance du tourisme, si les exportations vont augmenter de plus de 6,5%, les importations vont aussi s'accélérer par rapport à leur décélération constatée l'année précédente.

Projection tout aussi favorable en matière de chômage, puisque les créations d'emploi devraient s'accélérer de plus de 1,25% par an jusqu'en 2008, permettant ainsi au taux de chômage, pour la première fois depuis des années, de tomber en dessous des 9%. La Commission prévoit cependant que les coûts de la main-d'oeuvre devraient continuer d'augmenter, portant ainsi atteinte à la compétitivité de la Grèce en particulier dans le secteur de la fabrication des biens. La Commission fait remarquer qu’une politique salariale avec des augmentations modérées permettra de maintenir l'inflation à 3,3% en 2006, 2007 et 2008.

Lors de la réunion du Conseil Ecofin mardi, le ministre grec de l'Economie et des Finances, M. Alogoskoufis, a déclaré que les prévisions économiques d'automne de la Commission européenne sont particulièrement favorables, puisque cette dernière reconnaît la dynamique de croissance qui caractérise l'économie grecque, avec la hausse importante des investissements et la baisse du chômage, et ajoute que l'UE a pris en compte les vastes efforts de discipline budgétaire de la Grèce ayant conduit à un déficit des finances publiques inférieur à 3%, tant pour cette année que pour les suivantes.

Le ministre a cependant fait remarquer que ces efforts doivent continuer "avec régularité, continuité et confiance" conformément aux obligations imposées par le Pacte de stabilité et de croissance, à savoir obtenir le plus rapidement possible un budget équilibré ou en léger excédant, tout en continuant les reformes et l'amélioration de la compétitivité.

Il restera en attendant à confirmer les prévisions ce qui permettra à la Grèce d’échapper aux sanctions de l’UE pour déficit excessif. Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, avait déclaré lundi à la clôture des travaux de l'Eurogroupe tard dans la soirée, que si les prévisions de la Commission européenne pour l'économie grecque se vérifient en avril 2007, l'exécutif de l'UE proposera la suspension pour la Grèce de la procédure de déficit excessif à l'occasion de ses prévisions de printemps.

L’ensemble de l’économie européenne dans le vert

Concernant l’ensemble de l’Union européenne, En 2006, la croissance économique devrait se chiffrer à 2,8 % et à 2,6 % dans la zone euro, contre 1,7 % et 1,4 % respectivement en 2005. Les principaux facteurs de cette évolution sont la vigueur de la demande intérieure - en particulier l'investissement - et une croissance soutenue de l'économie mondiale.

L'activité économique devrait se ralentir quelque peu en 2007 et 2008, en écho aux perspectives mondiales et, plus particulièrement, le ralentissement prévu de l'économie américaine. La croissance du PIB devrait cependant se maintenir aux alentours de son niveau potentiel dans les deux prochaines années (UE: 2,4 % en 2007 et 2008; zone euro: 2,1% en 2007 et 2,2 % en 2008).

Globalement, l'UE devrait créer 7 millions d'emplois sur la période 2006-2008 (5 millions dans la zone euro), ce qui devrait faire passer le taux d'emploi de 63¾ % en 2005 à 65½ % en 2008 et ramener le taux de chômage du pic de 9 % atteint en 2004 à 7,3 % en 2008 pour l'UE dans son ensemble et à 7,4 % dans la zone euro. Selon les prévisions, l'inflation devrait également tomber progressivement sous le seuil de 2 % fixé par la BCE pour la zone euro en 2008.

« Après des années de résultats décevants, l'économie de l'Union européenne atteindra en 2006 son meilleur niveau depuis le début de la décennie et devrait évoluer à un rythme proche de son potentiel en 2007 et 2008. Cela prouve le bien-fondé des réformes économiques et des efforts d'assainissement budgétaire entrepris dans le contexte d'une économie mondiale forte, et devrait encourager les États membres à poursuivre dans la seule voie susceptible de renforcer et d'améliorer la croissance et de créer des emplois », a déclaré M. Joaquín Almunia.

i-GR/ANA-MPA

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