Le ministère des Affaires étrangères suit avec une grande attention les faits révélés mercredi par le quotidien d'Athènes Kathimerini au sujet des cartes géographiques et des textes à contenu irrédentiste figurant dans les ouvrages scolaires de la FYROM, a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georges Koumoutsakos, qualifiant cette question de "grave" et affirmant que le gouvernement procède aux démarches nécessaires. Les cartes en question illustraient l'idéal FYROMien d'une Macédoine "unifiée" par des territoires présentés comme occupés par la Grèce et la Bulgarie.
"La question qui est soulevée concerne le ministère des AE de la FYROM et plus particulièrement la crédibilité des réponses et déclarations qu'il fait", a poursuivi M. Koumoutsacos. "Le fait est que maintenant la réponse fournie par le ministère des AE de la FYROM est dépourvue de tout fondement et la question cruciale maintenant est de savoir si les livres scolaires et leur contenu relèvent également de l'autorité de personnes privées", a dit le porte-parole du ministère, faisant allusion au précédent incident concernant les liens du site officiel Internet du ministère des AE de l'ex-République yougoslave de Macédoine, lequel renvoyait les internautes sur un autre site privé où la FYROM apparaissait inclure des territoires grecs alors que la Bulgarie et la Grèce figuraient comme possédant des territoires appartenant à l'ex-République yougoslave de Macédoine (FYROM).
Evoquant l'optique européenne de la FYROM, M. Koumoutsakos a observé que "l'heure est venue de donner des réponses convaincantes à la question de la propagande irrédentiste et dangereuse" ajoutant encore que "ces réponses ne sont pas seulement requises par la Grèce mais sont une exigence prioritaire de la réalité politique européenne. L'Europe est allergique à tout irrédentisme et il faut espérer que cette propagande ne fonctionne pas de façon à enliser les politiques qui doivent être suivies en vue de régler les problèmes et les questions restées en suspens dans la région. En ce qui nous concerne, nous considérons que l'environnement politique et de négociation sur la question du nom a changé, du fait que la communauté internationale -dans la logique visant à trouver une solution acceptée mutuellement- ne tourne plus son regard vers la Grèce".
Lors du Conseil d'association de l'UE avec la FYROM, qui doit se tenir à la fin de ce mois, les positions de la Grèce resteront placées sur les mêmes axes fondamentaux, a déclaré M. Koumoutsakos tout en précisant que la position finale sera déterminée et précisée au cours des débats sur la base de faits concrets et estimations.
Enfin, en ce qui concerne les propositions formulées par l'émissaire du SG de l'ONU pour Skopje, Matthew Nimitz, et qui ont été acceptées par la Grèce en tant que base de concertations mais rejetées par Skopje, M. Koumoutsakos a souligné que Skopje est désormais responsable de la poursuite ou non des travaux et concertations.