caramanlis
L'austérité en douceur, c'est semble-t-il le maître mot du gouvernement grec pour parvenir progressivement mais rapidement à redresser l'économie nationale. Le Premier ministre, Costas Caramanlis, lors d'une rencontre avec les correspondants de la presse étrangère, à l'occasion du premier anniversaire de son gouvernement, a répété son attachement rigoureux à un réajustement budgétaire en douceur couplé à la lutte contre les gaspillages de l'Etat et la promotion de l'innovation et des reformes structurelles comme condition sine qua non d'un nouvel essor économique.
"Réajustement en douceur ne signifie ni absence d'audace ni inaction, comme se complaisent à le dire certains", a affirmé M. Caramanlis, qui a situé le grand enjeu pour les deux années à venir dans la capacité de son gouvernement à redresser l'économie nationale. "Je ferai donc ce qu'il faut pour que l'économie nationale tienne debout sur ses pieds. Parce que ce n'est qu'alors que chaque citoyen grec pourra espérer en un avenir meilleur pour lui-même et sa famille", a-t-il dit.
Le Premier ministre a confirmé les grands choix et priorités de son gouvernement, en soulignant que les citoyens ont voté en 2004 le changement politique et exigé une nouvelle gouvernance et une refondation de l'Etat, d'où le souci du gouvernement de mettre en place "avec détermination et stabilité, à pas prudents", un nouvel environnement économique sûr, grâce à la promotion des reformes structurelles, tout en résorbant le déficit excessif.
"Il y a un an, nous nous sommes trouves confrontés à des problèmes qui neutralisaient le pays et qui emprisonnaient les forces créatrices de la société", a rappelé M. Caramanlis, citant en premier lieu l'absence de cadre institutionnel approprié pour attirer des investissements et pour renforcer l'esprit d'entreprise, mais aussi la rentabilité extrêmement faible d'un secteur public qu'il a qualifié de "royaume de la bureaucratie, de la corruption et de la collusion d'intérêts".
"Je ne vous ai jamais caché la vérité et je ne le ferai jamais, parce que je suis convaincu que le gouvernement ne peut réussir qu'avec le soutien de la société", a-t-il lancé, avant d'évoquer les principales initiatives politiques prises dans le domaine de l'économie. "Nous avons proclamé 2005 année de la compétitivité, nous avons voté la nouvelle loi fiscale, nous avons voté et mettons en oeuvre la nouvelle loi de Développement qui finance le développement des nouvelles et anciennes entreprises à concurrence de 55%, nous avons voté la loi qui crée un nouveau cadre pour la délivrance des licences pour les sociétés de transformation, nous avons doublé les rythmes d'absorption des financements du 3e CCA, nous assurons la libération immédiate des marches de l'énergie, nous faisons progresser les interventions institutionnelles nécessaires à la promotion des investissements d'importance majeure, nous réalisons l'élaboration de nouveaux plans d'aménagement du territoire pour les sources renouvelables d'énergie et le tourisme", a affirmé M. Caramanlis listant quelques unes des initiatives qui ont marqué cette première année de son gouvernement.
M. Caramanlis a tenu à faire une mention toute spéciale à la nouvelle vague de dénationalisations qui attirera de nouveaux investissements, créera de nouveaux emplois et rapportera 1,6 milliard d'euros aux caisses de l'Etat. M. Caramanlis a cité le plein désengagement de l'Etat de la Banque Nationale de Grèce, la levée de l'obligation pour l'Etat de détenir 51% dans certaines entreprises d'utilité publique, l'effort final en cours, en collaboration aussi avec l'UE, pour la privatisation d'Olympic Airlines, la promotion en collaboration avec les partenaires allemands de l'introduction d'actions de l'aéroport international d'Athènes "Eleftherios Venizelos" en Bourse, ainsi que le processus d'ores et déjà lance de l'introduction de la Caisse d'Epargne de la Poste en Bourse.
L'intervention du Premier ministre grec ayant lieu en même temps que la Journée mondiale de la Femme, M. Caramanlis a souligné le rôle composite qu'est appelée à jouer aujourd'hui chaque Grecque. "Nous avons associé la politique de l'égalité des chances à tous les axes centraux de notre politique, dans l'éducation, le développement, l'emploi, la cohésion sociale. Notre objectif est de couvrir le déficit de l'égalité dans les activités entrepreneuriales, sur le marché du travail, et dans la participation aux centres de décisions", a-t-il assuré.