Joli coup que celui de la député socialiste (PASOK, opposition) qui en intervenant devant le Parlement grec au sujet du transfert du fils du ministre de l'Agriculture de l'Université de Crète à l'Université Panteios d'Athènes, obligeait à la démission le père. Mal lui en a pris, le lendemain, c'est le porte-parole du propre parti de la député qui était acculé à la démission pour une affaire similaire.
Evoquant des raisons de "sensibilité politique", Savvas Tsitouridis, ministre de l'Agriculture, avait remis jeudi soir sa démission au Premier ministre, après une intervention au Parlement du député du PASOK (1ere circonscription d'Athènes), Silvana Rapti, laquelle demandait des explications sur le transfert du dossier du fils du ministre, de l'Université de Crète à l'Université de Panteios pour des raisons… de sécurité en période des Jeux olympiques.
Le secrétaire d'Etat au Développement agricole et à l'Alimentation, Evanghelos Bassiakos, a succédé à M. Tsitouridis.
Commentant cette première démission dans les rangs du gouvernement, le porte-parole du PASOK, Spyros Vougias, a parlé d'une décision logique et demandait que la même logique s'applique aussi dans le cas du ministre de la Défense, Spilios Spiliotopoulos, le principal parti de l'opposition continuant à réclamer des responsabilités politiques dans l'affaire du Chinook, du nom de l'hélicoptère tombé au large du mont Athos et provoquant la mort du Patriarche orthodoxe d'Alexandrie, il y deux semaines.
En guise de démission du ministre de la défense, les Grecs ont appris le lendemain la démission de… M. Vougias. On avait auparavant pris soin de révéler le transfert la fille du porte-parole du Pasok de l'Université de Thrace à l'Université de Thessalonique où son père est également enseignant.
Le Président du PASOK, Georges Papandreou, n'aurait pas pour le moment accepté la démission, afin d'éviter, selon des sources proches du parti, que les deux affaires se ressemblent et s'annulent. Mais, plusieurs cadres du parti, dont les anciens ministres, Evangelos Venizelos et Vasso Papandreou, auraient demandé que M. Papandreou assume le limogeage de son porte-parole.
M. Vougias, pour sa part, se défend qu'il y a similitude entre les deux cas, l'un -le sien- étant d'ordre académique invoquant une pratique selon laquelle les enfants des enseignants des universités ont le droit d'être transférés dans la ville où travaillent leurs parents, l'autre cas -celui du ministre- étant d'ordre politique ! Quoi qu'il en soit de ces nuances, l'arroseur a bien été arrosé, et comme en Grèce il n'y a pas de fête sans parrain ou marraine, les députés du PASOK c'est à la pauvre Silvana qu'ils ont fait la fête, leur député par qui tout est arrivé, et qui dans sa naïveté croyait bien faire en soulevant la question du transfert du fils du ministre en plein Parlement.