Le parti gouvernemental de ND a remporté 43,06% des voix contre 34,03% pour le PASOK, 9,46% pour le KKE, 4,15% pour Synaspismos et 4,11% pour LA.O.S. La Nea Dimokratia compte ainsi 11 sièges sur les 24 sièges grecs au Parlement européen, le PASOK 8 sièges, le KKE 3 sièges et le LA.O.S et la Coalition, 1 siège chacun. "Le peuple grec a exprimé sa confiance au gouvernement de la ND", a déclaré le président de Nea Dimokratia et Premier ministre, Costas Karamanlis, tandis qu'au parti socialiste on restait perplexe devant le nouveau recul de 6% depuis les législatives de mars dernier.
Le taux de participation s'élève à 63,11% des inscrits et il est un des plus faibles dans l'histoire du scrutin en Grèce, toutefois nettement supérieur à la moyenne européenne qui s'établit à seulement 44,6%.
Trois mois après les législatives du 7 mars qui l'ont porté au pouvoir, le parti gouvernemental se voit ainsi prolonger sa période de grâce et accentue son écart à 9,03 points avec PASOK. A contrario, le parti socialiste grec (PASOK) a du mal à se relever de sa défaite du 7 mars. Les changements opérés par son nouveau président, Giorgos Papandreou, n'ont pas renversé l'opinion, même si le parti peut se satisfaire d'avoir amélioré légèrement son résultat par rapport aux précédentes élections européennes. Une satisfaction qui ne suffira pas à masquer un nouveau recul de 6 points par rapport aux législatives qui risque d'alimenter les querelles internes dans les prochains jours.
Dans les petits partis, le parti communiste (KKE) peut s'estimer heureux d'avoir préserver ses trois élus au Parlement européen. Le Synaspismos (gauche radicale) n'a pas eu la même chance reculant d'un point par rapport au précédent scrutin européen et perdant ainsi un de ses deux eurodéputés. A droite, le petit parti de Giorgos Karatzaferis en obtenant un score de 4,11% et faisant ainsi son entrée au Parlement européen s'installe durablement sur la droite de l'espace occupé par la ND.
Karamanlis : le peuple grec a renouvelé sa confiance
"Le peuple grec, ainsi que les citoyens des 24 autres pays de l'UE, a élu aujourd'hui ses représentants au Parlement européen et renouvelé sa confiance au gouvernement de la ND lui donnant ainsi le mandat pour aller de l'avant avec dynamisme", a souligné dimanche tard dans la nuit M. Karamanlis qui a remercié chaleureusement les citoyens grecs pour la grande victoire électorale de la ND qui "vient certifier qu'un nouveau cycle s'est ouvert le 7 mars pour le pays".
M. Karamanlis a estimé que les résultats électoraux permettent au gouvernement de "revendiquer la revalorisation de la position et le renforcement du rôle de la Grèce au sein de l'UE, de jouer un rôle d'avant-plan dans l'évolution de l'Europe en contribuant ainsi à la rendre plus forte, à devenir une force de paix et de sécurité dans le monde, avec des moyens et de la volonté à défendre ses frontières".
"Par leur vote, les citoyens grecs ont renforcé plus encore la ND et nous encouragent à continuer sur la voie que nous avons entamé le 7 mars. Ils nous font confiance pour que nous mettions en place les reformes nécessaires au pays, pour matérialiser la nouvelle politique qu'ils attendent de nous, pour donner des solutions efficaces aux problèmes qui se sont accumulés, pour que nous garantissions la marche du pays vers la convergence économique et sociale et assurions ainsi les conditions d'un développement dynamique et équilibré", a-t-il affirmé.
Le Premier ministre a en outre réaffirmé, à l'adresse de son gouvernement, que "la décence et l'humilité ne sont pas un slogan mais une exigence du citoyen et le devoir du gouvernement" ajoutant que "la conception politique du gouvernement et du parti se résument en la décision de se trouver aux côtés du citoyen et de s'intéresser aux difficultés de sa vie quotidienne".
Georges Papandreou : pas de chèque en blanc à Nea Dimokratia
Le président du PASOK, Georges Papandreou, est apparu satisfait du résultat électoral lequel ne donne pas "un chèque en blanc au gouvernement". Dans des déclarations à son arrivée au siège du parti dimanche soir, M. Papandreou a réaffirmé sa décision de procéder à la restructuration du PASOK et annoncé une "opposition dure" au gouvernement.
Il a encore souligné que les résultats des élections donnent confiance en ce qui concerne le nouvel effort du PASOK et "c'est pourquoi nous avons le devoir d'aller de l'avant. Il prouve également que trois mois après les élections législatives et la période de grâce dont a bénéficié le gouvernement, le PASOK a de profondes racines dans le peuple et l'espoir que nous pouvons progresser dynamiquement dans la restructuration du parti".
M. Papandreou a en outre annoncé une dure confrontation avec le parti conservateur prévoyant que le gouvernement de la ND sera une parenthèse conservatrice dans la marche du pays ainsi qu'il en a été dans d'autres pays européens tout en affirmant encore que la ND ne dispose pas "d'un chèque en blanc".
"Le PASOK prouvera avec constance et fermeté au Parlement national, au Parlement Européen et à la société qu'il peut exprimer les espoirs et les rêves du peuple grec", a-t-il dit ajoutant tout aussitôt "nous sommes un parti qui se renouvelle et nous allons de l'avant dans des conditions de victoire".
Interrogé sur le taux d'abstention, M. Papandreou a souligné "nous devons être fiers car en Grèce le taux d'abstention est beaucoup plus faible que dans les autres pays européens" tout en relevant toutefois que le fort taux d'abstention influence les résultats finaux.
Satisfaction de Papariga (KKE)
Le SG du KKE, Aleka Papariga, s'est déclarée satisfaite des résultats des élections européennes et notamment de la hausse des votes en faveur de son parti, observant que "le résultat est bon si on tient compte des tendances générales en Grèce et en Europe". Mme Papariga s'est également déclarée satisfaite du fait que les sympathisants d'autres partis avaient choisi de voter pour le KKE et souligné que "cette augmentation n'est ni un hasard, ni occasionnelle".
Elle a encore affirmé que son parti est décidé à travailler et à créer un front de rassemblement et d'action avec d'autres forces radicales contre les choix conservateurs, estimant que l'UE progresse sur une voie plus réactionnaire.
Déception du président de Synaspismos
Le président de Synaspismos de la Gauche radicale, Nicos Constantopoulos, a déclaré "ne pas être satisfait des résultats des élections car l'objectif du parti était d'élire au moins deux eurodéputés" ; il souligne à cette occasion le besoin d'étudier le phénomène de l'abstention car celle-ci est "une position politique".
Evoquant la différence de pourcentage entre la ND et le PASOK, M. Constandopoulos a estimé que celle-ci constitue la prolongation des résultats des élections législatives. Il a averti le gouvernement "de ne pas considérer ce résultat comme un moyen de faire preuve de toute-puissance" estimant que "les problèmes apparaîtront après les élections européennes et plus particulièrement après les JO".
Il a encore souligné, en outre, que le fort taux d'abstention est le message le plus fort des élections européennes à l'adresse des gouvernements des pays membres de l'UE ce qui signifie que l'UE doit changer radicalement.
| Comparaison scrutins | |||
| Eur 2004 | Eur 1999 | Légis 2004 | |
 ND | 43,06% | 36% | 45,36% |
 PASOK | 34,03 | 32,9% | 40,55% |
 KKE | 9,46% | 8,67% | 5,90% |
 SYN | 4,15% | 5,16% | 3,26% |
 LAOS | 4,11% | 2,19% | |
| Divers : | 5,19% | ||