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Tapis rouge pour le Premier ministre Turc en visite en Grèce. Au même moment, les Etats-Unis reconnaissent l'Etat turc du Nord occupé de Chypre

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By iNFO-GRECE,

Le Premier ministre Turc, Recep Tayyip Erdogan, a débarqué ce soir à Athènes pour une visite officielle en Grèce. M. Ergodan est arrivé accompagné du ministre des Affaires religieuses, Mehmet Aydin, qui a rang de ministre d'Etat. Pour la première fois un Premier ministre turc rendra visite à la communauté musulmane de Thrace, longtemps téléguidée et instrumentalisée par la Turquie. En même temps aux Etats-Unis, le Secrétaire d'Etat américain Colin Powell recevant le représentant de la communauté turcochypriote, Mehmet Ali Talat s'est adressé à lui en tant que Premier ministre, une première dans le langage protocolaire pour un Etat qui n'a jamais été reconnu par les Etats-Unis ni par le reste de la communauté internationale.


Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a atterri à l'aéroport international d'Athènes "Eleftheros Venizelos" jeudi à 21h30 où il a été accueilli par le ministre des Affaires étrangères, Petros Molyviatis. M. Erdogan et son épouse ont été conduits aussitôt après à Rafina pour un dîner offert par le Premier ministre grec, Costas Karamanlis, et son épouse dans leur résidence.

M. Erdogan est accompagné par le ministre d'Etat aux Affaires religieuses, Mehmet Aydin, qui a été aussi invité au repas, ainsi que M. Molyviatis et son épouse.
Les autres membres de la délégation turque sont allés directement à leur hôtel. La visite officielle de M. Erdogan commence officielement ce vendredi matin dès 9h30.

"Nous voulons transformer notre voisinage et établir un oasis de paix, de stabilité et de sécurité pour la prospérité de nos peuples", a déclaré le Premier ministre grec à l'Agence de presse turque Anadolu, rappelant que "la Grèce soutenait l'orientation européenne de la Turquie et le développement d'une relation d'amitié et de coopération dans le cadre d'une Europe Unie et sur la base des principes et des valeurs européennes".

Le porte-parole du gouvernement et ministre d'Etat, Theodore Roussopoulos, a déclaré jeudi que le Premier ministre, Costas Karamanlis, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, établiront lors de la visite officielle de ce dernier à Athènes, un bilan évaluatif des développements dans la question chypriote et réaffirmé que Athènes maintient ses positions en faveur d'une fédération bi-zonale, bi-communautaire. Il a également tenu à réitérer qu'il n'existe pas "d'écart de vues entre Athènes et Nicosie".

Dans le reste de l'agenda des entretiens Caramanlis-Erdogan, les relations bilatérales, la situation au Proche-Orient, la marche européenne de la Turquie. M. Roussopoulos a ajouté que les concertations sur la question de la délimitation du plateau continental de l'Egée continuent.

Calcul ou coïncidence, Mehmet Ali Talat, le Premier ministre autoproclamé du soi-disant Etat turc de Chypre du nord instauré par l'armée turque après son invasion de l'île en 1974 en visite aux Etats-Unis a eu droit à une première reconnaissance de la part de son "homologue" américain Colin Powell, tandis que le porte-parole du State Department, Richard Boutcher, faisant référence à la République de Chypre a parlé de gouvernement greco-chypriote mettant ainsi en cause la souveraineté de la seule autorité officielle de l'Etat Chypriote.

Le Président de la République de Chypre n'a pas tardé à réagir déclarant que "si ces erreurs étaient voulues et non pas simples erreurs orales, alors elles devraient être considérées comme des actions très hostiles". M. Papadopoulos a rappelé que le rejet du plan Annan par les chypriotes grecs lors du dernier référendum ne signifiait pas rejet de toute solution de réunification de l'île. "Certains pays veulent punir les Chypriotes grecs pour leur NON" a estimé M. Papadopoulos notant à propos de la phraséologie américaine qu'"elle est contre-productive s'il est acquis que tout le monde a pour objectif la réunification de l'île à travers les pourparlers et non pour l'établissement d'une ligne de partage entre les deux communautés".

Concernant les autres déclarations du même M. Boucher, disant qu'il ne pouvait pas avoir d'autres négociations, M. Papadopoulos s'est montré tout aussi irrité répondant que "[je] ne savais pas que M. Boucher était responsable des pourparlers, du moins pas officiellement".

Le Présidence de la République de Chypre a conclu disant que "nous allons continuer nos efforts indépendamment des commentaires de tiers. Je souhaite souligner que la volonté pour un accord de réunification de Chypre émane des gens eux-mêmes et je crois que cela finira pas s'imposer en dernier lieu".

Pressé à s'expliquer jeudi soir lors de son traditionnel point de presse, M. Boucher a dit qu'il ne s'agissait pas d'un changement de la politique américaine par rapport à la reconnaissance d'un Etat à Chypre Nord. "Pourquoi avez vous utilisé cette expression alors", lui demande un journaliste. "C'était descriptif" a répondu M. Boucher. "Et M. Powell en a fait de même", insiste le journaliste. "Ecoutez, il n'y a aucun changement dans notre position" répond le porte-parole. "Donc, c'était une erreur ! Exact ?" revient à la charge le journaliste qui ne veut pas lâcher son moreau. "No, c'était un terme descriptif, pas un changement de notre politique" répète Richard Boucher laissant le journaliste qui n'aura pas eu de réponse claire dans sa frustration.

i-GR/ANA/CNA/

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