17N Giotopoulos
L'homme qui a été arrêté hier soir sur les quais du port de l'île de Leipsoi alors qu'il s'apprêtait à monter à bord d'un ferry rapide en direction de Patmos, a été conduit au poste d'Athènes. Il serait le chef de l'organisation terroriste "17 novembre" qu'il dirigerait sous le nom de code "Lambros". A la police grecque, il a déclaré être né à Paris en 1944. Comme son père Dimitris, Alexandros Giotopoulos - si son identité s'avère exacte - était une figure éminente des mouvances internationalistes de l'extrême gauche parisienne.
L'homme s'est présenté au moment de son arrestation comme Michalis Oikonomou, fils de Dimitrios, né à Athènes en 1947, une identité qui s'est avérée fausse par la suite. Un premier temps, l'hypothèse qu'il s'agirait du nom de jeune fille de sa mère a été avancée. Ce matin au Poste de police où il était entendu par le Chef de la Police grecque, il a déclaré se nommer en réalité Alexandros Giotopoulos, fils de Dimitrios Giotopoulos et de Zoi Metaxa, né à Paris en 1944.
Ses empreintes digitales ont été identifiées par la police avec celles relevées dans la cache d'armes de la "17 Novembre" rue Patmos à Athènes.
Si cette dernière identité s'avère exacte, il s'agirait du fils d'un des chefs historiques du mouvement trotskiste international Dimitris Giotopoulos, connu sous le nom de code "Wittie" et chef du courant des Archeiomarxistes, farouches opposants au Parti communiste officiel. Trotsky avait pris ses distances avec Giotopoulos dont il n'approuvait pas la stratégie. Dimitris Giotopoulos avait quitté la Grèce en 1934 pour Paris ; on le trouve ensuite en Espagne où il est arrêté par les Brigades Internationales proches des communistes. Après intervention de ses amis français, il est laissé en liberté et retourne à Paris où il restera durant l'Occupation. En 1947, il retourne en Grèce où il fonde le Parti des Archeiomarxistes. Il est mort en Grèce en 1965.
Alexandros le fils retourne à Paris en 1965 après la mort de son père et il entreprend des études en Sciences économiques. Alexandros aurait été membre d'une organisation gauchiste dénommée le "29 mai". Différentes informations le veulent en contact avec les milieux culturels proches du philosophe Jean-Paul Sartre et lié d'amitié avec l'attaché culturel de l'ambassade de Cuba à Paris, au pays duquel il aurait été entraîné aux techniques de la guérilla urbaine. Il aurait prix la direction de la 17N dans les années 80.