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L'attentat manqué de la 17N. Une bombe politique. La colère de Vassilikos. L'enquête suivie de près par le FBI et la Scotland Yard.

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By iNFO-GRECE,

PARIS-ATHENES. - Plus rien ne semble pouvoir contrôler la boîte de Pandore ouverte par l'inattendu échec de l'attentat au port de Pirée la semaine dernière, obligeant les enquêteurs à accélérer le cours de leur patiente et minutieuse enquête sur le réseau de l'organisation terroriste du 17N. Une enquête dont la discretion est mise à mal par une presse locale en quête de revélatins spéctaculaires et qui scrutte le moindre mouvement des policiers.

Les spéculation vont bon train dans la presse populaire et les hypothèses se multiplient dans la presse d'information sur les cerveaux de l'organisation qui seraient des personnalités connues du monde politique e culturel. L'écrivain et ambassadeur de la Grèce au siège de l'Unesco à Paris, Vassilis Vassilikos, a été obligé de publier un communiqué s'indignant que son nom soit mêlé dans l'affaire.

"J'ai lu étonné des scénarii anonymes d'implication imaginaire de ma personne dans des organisations terroristes et dans des crimes terroristes", écrit Vassilis Vassilikos. "Je considère que ces contenus calomnieux ne valent même pas le démenti […] J'espère que ces scénaristes inconnus et de mauvais goût, mais aussi ceux qui font circuler ces scenarii dignes d'un crachat ne me distrairont pas de mon œuvre intellectuelle. Et surtout du travail que je m'attache à promouvoir auprès du plus important organisme international qui se consacre aux grands idéaux de la paix et de la non violence. Je me réserve de faire appel à la justice pour ma protection et pour la défense de ma considération et de mon oeuvre", conclue l'auteur de Z.

Dans la journée du mardi 9 juillet iNFO-GRECE a cherché sans succès à joindre M. Vassilikos à Paris. L'auteur s'est envolé en urgence en Grèce où il a rencontré le ministre de la Presse M. Protopapas à qui il a fait part de tout son mécontentement d'être ainsi cité parmi les cerveaux de la 17N par des publications irresponsables.

De son côté, M. Protopapas s'est indigné de la diffusion de la photo de l'auteur de l'attentat manqué Savvas Xiros par la chaîne Alter TV. Le ministre refusant de reconnaître s'il s'agissait véritablement de l'image de Xiros "cela n'a pas d'importance qui est celui-ci", a-t-il dit aux journalistes à qui il a fait part de "l'indignation du gouvernement devant cette télévision qui a montré dans son journal la photo d'un homme dans le sang et inanimé sur le lit de l'hôpital. C'est un acte inadmissible de tout point de vue". Le ministre a appelé le Conseil national de Radiotélévision (CNA) a intervenir.

C'est la deuxième fois en 10 jours que le ministre presse le CNA à contrôler les débordements de la presse locale.

L'échec de l'attentat de la 17N la semaine dernière et l'arrestation, à proprement parler la récolte, au vu des tous de son auteur gravement blessé sur place, a renversé toutes les stratégies des enquêteurs de la lutte antiterroriste. Les spécialistes grecs de la lutte anti-terroriste avaient reçu les renforts de la Scotland Yard et du FBI pour venir à bout d'une organisation dont le mystère s'accroissait au rythme de ses victimes. 22 victimes en 25 ans d'action.

Les Etats-Unis qui étaient une cible privilégiée des terroristes grecs n'ont jamais lâché leur pression sur la Grèce pour qu'elle procède aux arrestations des coupables. L'ancien ambassadeur des Etats-Unis en Grèce Thomas Niles s'était particulièrement illustré dans cet exercice. Les fuites des enquêtes parallèles ont alimenté les hypothèses les plus folles remontant les responsabilités jusqu'au sommet du Partis socialiste grec et impliquant différents personnalités du monde de la Culture, ce qui avait conduit à une certaine tension dans les relations diplomatiques entre les deux pays. Le nouvel ambassadeur Tom Miller arrivé à Athènes il y a un an a été beaucoup a rappelé le gouvernement grec à son devoir mais cette fois beaucoup plus discrètement. Afin d'arriver à quelques résultats crédibles, jugés indispensables avant l'échéance des Jeux Olympiques d'Athènes en 2004 et avant qu'il y ait prescription, les Etats-Unis s'apprêtaient-ils à faire l'impasse sur certains responsables, les fondateurs de la première génération de la 17N, hors d'âge de nuire du fait de leur âge, contre un filet de seconds couteaux ?

Cette perspective vient d'être radicalement renversée avec l'attentat loupé de la semaine dernière. La discrétion de l'enquête a volé en éclats et la presse locale se déchaîne suivant à la trace et scrutant les pas des enquêteurs et les mouvements du moindre policier. Dans ce climat, il est fort à parier que, bien que les journaux grecs fassent état de marchandages de haut niveau pour la liste des "arrestations", il les britanniques et les américains ne vont plus se satisfaire à une vérité négociée. Interrogé s'il s'attendait à des arrestations imminentes, M. Miller a dit que la question devait être adressée aux autorités grecques mais que selon les informations dont il disposait du FBI, "la méthode suivie actuellement par les policiers grecs est excellente et ils doivent être autorisés à mener leur effort". Fin mars dernier dans une interview à l'édition dominical du quotidien athénien Eleftheros Typos M. Miller était revenue à la charge en rappelant que "le principal est qu'il y ait des arrestations et des condamnations […] Il est important de démanteler la direction du 17 Novembre. Si on coupe seulement la queue du serpent et pas la tête, la queue repousse. Quand on parle de frapper le terrorisme, on entend dans tous les étages et en premier lieu du plus élevé".

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