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La veille de la rencontre Simitis-Bush, le Président du Parlement grec paie ses remontrances au journaliste de CBS.

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By iNFO-GRECE,

Apostolos Kaklamanis pensait donner quelques leçons de journalisme à Ed Bradley, grand reporter de CBS pour l'émission "60 minutes". Offensé par l'invitation du journaliste à s'expliquer sur les rumeurs de sympathie qu'il nourrirait pour l'organisation terroriste "17 novembre", Kaklamanis avait répliqué à Ed Bradley que "c'est une honte pour ceux qui vous permettent de poser de telles questions".


Les américains fiers de leur indépendance et surtout de leur liberté de poser les questions qui leur semblent bonnes, fusse-t-elles désagréables, n'ont pas tardé à lui rendre la politesse. A la veille de la visite du Premier ministre grec Costas Simitis à Washington où il doit rencontrer jeudi le Président des Etats-Unis G. W. Bush, CBS diffuse un reportage sur l'inefficacité des autorités grecques à démasquer les responsables de la seule organisation terroriste occidentale à rester encore en activité. Et pour bien montrer leur indépendance, ils ont supprimé des interviews les passages présentant les "thèses officielles grecques", autrement dit les passages où avait cours la langue de bois. C'est ainsi que presque rien n'a été retenu de l'interview du ministre des Affaires étrangères Georges Papandreou et seulement quelques extraits de celle de Kaklamanis figurent dans le montage final, amenant ce dernier à protester que ses propos ont été "isolés de leur contexte".

Un sujet favori de la presse des Etats-Unis, les américains soupçonnant le gouvernement socialiste grec de couvrir les responsables de la "17N". Soupçons qui n'ont pu qu'être renforcés avec les récentes fuites des enquêteurs britanniques travaillant sur le meurtre de l'attaché militaire britannique à Athènes, Stephen Saunders, dernier assassinat revendiqué, selon lesquelles au sommet de l'organisation se trouveraient des personnalités du milieu culturel athénien et des cadres ayant occupé des postes en vue dans l'appareil du Pasok (parti socialiste grec).

De son côté, l'ancien ambassadeur de Washington à Athènes, Thomas Niles, a soutenu récemment avoir remis un rapport au Premier ministre grec Costas Simitis selon lequel les suspects de la '17N' étaient "tous membres de l'establishment".

Le retour de CBS sur cette affaire, vient rappeler que, à défaut de résultats, les démentis opposés par le gouvernement grec ont du mal à convaincre la presse américaine.

Une faiblesse qui nuit à la position du gouvernement grec sur la scène international et comme s'il fallait enfoncer le clou, l'Otan publie presque en même temps une carte où les frontières maritimes entre la Grèce et la Turquie n'existent plus. En dépit du droit international, le tracé des eaux territoriales en mer Egée est contesté par la Turquie qui multiplie systématiquement les violations de l'espace aérien grec.

Si une telle carte reflète bien le désir des Etats-Unis de voir disparaître ce différent entre les deux pays, il n'en demeure pas moins que la précision et le rappel du tracé de ces frontières, sont des sujets sur lesquels tous les gouvernements grecs se sont montrés très pointilleux. Toute omission étant interprétée comme une concession à la contestation turque.

Parmi les sujets que le Premier ministre grec aura à aborder avec Bush figure la place de la Turquie dans l'organisation de la défense commune européenne. Membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, la Turquie demandait un droit de regard sur les activités de la Défense commune européenne. La Grèce s'était vigoureusement opposée à une telle perspective dans le dernier sommet européen de Laaken, alors que la ligne turque était défendue par la Grande Bretagne et les Etats-Unis.

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