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LA CUISINE DE NOS ARRIERES
GRANDS -MERES CONSTITUE LART CULINAIRE DU TERROIR
Par SALAH CHAKOR
Directeur de lI.T.H.T.O
Jadis, au moment où la bonne cuisine était faite au feu du bois, dans les
marmites en terre cuite, avec les matières premières entièrement naturelles,
assaisonnées de condiments et dépices aussi naturels, les goûts de ces
préparations étaient meilleurs. Aussi faut-il dire que lon pouvait déjà deviner,
en passant devant une demeure, le nom du plat qui mijotait, rien quà base de
lodorat. Ces préparations étaient tellement fines que leur parfum voyageait si
loin et pénétrait la sensation des amateurs des bons repas et les savants de la
bonne table.
Cet art culinaire basé surtout sur la gustation et lolfaction, est lune des
images qui montrent la qualité de la culture et son degré chez les peuples.
La cuisine, cette science du bon goût et du savoir salimenter revêt, chez
les peuples ancestraux une importance capitale, car elle leur permettait
dutiliser leur produits agricoles de façon aussi variée et différentes que
possible ; ce qui laisse également aux dames cuisinières, talentueuses, loccasion
de mettre en valeur leur savoir faire et leur inventions en la matière.
Ces variétés de préparations et de mise en valeur des aliments ont connu
leur apogée surtout dans les pays et les régions de grandes agriculture et
délevage. Les pays du bassin méditerranéen ( Maroc, Italie, Espagne, France,
etc ) et certains pays asiatiques sont comptés parmis ces pays où lart culinaire
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est développé, car le climat est favorable à une agriculture variée, ce qui a été
propice au développement culinaire.
Le Maroc, pays méditerranéen et nord africain est considéré à ce titre,
parmis les pays disposant dune grande gastronomie aussi variable. Une cuisine
fondée sur le savoir faire à la fois culturel, artistique et civilisationnel dans le
sens et où les plats présentés vont du modeste au riche.
Dans chaque région du Royaume chérifien lon rencontre une grande
variété de plats typiques. La cuisine régionale classique, du nord au sud, est une
mosaïque de tableau dart qui parle du passé des peuples anciens de leur
culture, de leur civilisation, et de leur façon de présenter les choses et de les
organiser. La manière dont les plats ont été apprêtés à une époque lointaine,
témoigne déjà de cet ancrage dun savoir faire évolué qui fait du Maroc une
région riche de lAfrique du nord. Les villes anciennes et les villes impériales,
telles que Marrakech, Fès, Meknes, Rabat, ainsi que les régions ayant abrité les
dynasties Alaouites et surtout celles ayant servi de relai entre le Maroc et le
continent Africain, offrent une grande variété de cuisine qui résulte du brassage
des civilisations. Cest ainsi que lon peut trouver des traditions culinaires très
importantes à Tafilalet, par exemple, ancien Sijilmassa et ancienne capitale
économique dEl Maghrib Al Aqsa » ; citons à ce titre dexemple, de cette cuisine
du terroir : Les pigeons farcis, Ouarguia , Madfouna ..etc. Egalement la cuisine
de Marrakech, de Fès, de Rabat et de Mekhnès est reconnue comme étant une
cuisine la plus raffinée, car elle est issue dune grande civilisation et aussi parce
quelle sest développée dans un carrefour de culture complexe (Les Phéniciens,
Les Alaouites, Les Almoravides, Les Almohades, Les Andalous, Les Chretiens,
Les Juifs, Les Berbères et Les Arabes Musulmans, etc .).
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Entre le couscous berbère du Sous et celui de Fès, la différence est
grande, car le premier est fait de semoule dorge garni de navets frais avec leur
feuilles, assaisonnés dhuile dolive, et le deuxième est fait de semoule de blé
garni avec sept légumes et de la viande. La typologie des ces préparations est à
lorigine dune richesse de la région en produits dagriculture et la spécificité de
ces produits. La cuisine de Safi faite de poissons est différente de celle de
Marrakech qui, elle, est un mélange de cuisine berbère du haut Atlas, des Arabes
du Haouz, faite de matières premières cultivées dans les champs de la région
irrigués par la Khattarates (gombos, fèves, abricots, etc).
Les plats de cérémonies sont aussi différents dune région à une autre et
selon les traditions berbères, arabes, juives ou chrétienne ; cest ainsi quon
trouve les plats spécifiques au mariage, ceux spécifiques aux fêtes
religieuses, etc. Ces cuisines anciennes, considérées comme cuisines du terroir,
qui se fonts de plus en plus râres et au risque dêtre oubliées pour être
remplacées par des préparations modernes cuites dans les cocottes munites,
méritent dêtre conservées, car elles constituent, comme il a été dit tout au long
de cet écrit, un patrimoine inégalé.
Un Conservatoire des arts culinaires et une Académie Nationale de
gastronomie sont nécessaires pour la sauvegarde de cette culture de nos arrières
grand- mères car sans la conservation de ces traces dun passé riche, le tourisme
perdra son charme, sa valeur et son aspect culturel typique, surtout pour une
clientèle qui cherche à découvrir et à connaître lautre à travers sa culture, sa
civilisation, et son histoire.
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Pour que la constitution de ce musée dart culinaire soit possible, il est
primordiale de penser déjà à la recherche, dans toutes les régions du Royaume,
des recettes authentiques et de les enregistrer dans les livres et de les
illustrer ; puis faire appel à des vieilles dames (Dadas) maîtresses de la bonne
cuisine pour parler de cet art et pour dicter les recettes et les organiser par
types de préparations.
Aussi faut-il réunir tous les ustensiles pour la confection des ces plats et
de les rassembler dans ce musée avec des fiches explicatives.
Voici donc, à notre sens, comment la sauvegarde de la cuisine du terroir
de nos arrières grand-mères peut être conservée. Citons à titre dexemple de ces
préparations : - BAYFNOUZEN,
- BADDAZ,
- OUNJEMEN,
- IBRINE,
- TAHALLAOUT,
- FTATCHTBA,
- TRIDE,
- RAZA EL KADI,
- MHALABI,
- RFISSA,
- SEFFA MDFOUNA.
À suivre.