INTERVIEW - Le premier ministre grec paraît en mauvaise position en vue des élections législatives du 7 juillet, tandis que Nouvelle Démocratie, menée par Kyriakos Mitsotakis, fait la course en tête des sondages. En cause, notamment, quatre années difficiles au pouvoir et des engagements non-tenus.
Propos recueillis à Athènes,
Georges Pagoulatos est professeur de politique européenne et d'économie à l'Université d'Athènes.
La défaite d'Alexis Tsipras semble inévitable. À quel moment et pour quelles raisons le vent a-t-il tourné dans l'opinion grecque?
Le changement est apparu clairement avec les résultats très décevants pour Syriza (23,8%) aux élections européennes (et à l'issue desquelles le premier ministre Alexis Tsipras a convoqué des élections anticipées pour le 7 juillet, NDLR). On s'attendait à ce que Nouvelle Démocratie (opposition conservatrice) gagne, mais pas avec une marge aussi importante (33,1% des voix). Il est alors devenu évident que Tsipras et Syriza avaient perdu de leur attrait électoral, ce qui est dû à plusieurs facteurs: d'abord, le gouvernement a passé quatre ans au pouvoir, il y a donc une perte logique de fascination....