Rivière tumultueuse qui marque la frontière entre la Turquie et la Grèce, à 75 kilomètres de la ville d'Edirne, en Thrace orientale, l'Evros est l'une des portes d'entrée des migrants en Europe. Si les candidats au départ prennent moins souvent les bateaux pour rejoindre l'Union européenne via les îles grecques, ils optent toujours pour la traversée de la rivière Evros, réputée - à tort, car il existe des cas de noyades - moins dangereuse que celle de la mer Egée.
Ces passages de migrants redoublent après la décrue printanière du fleuve, comme en témoignent les sacs plastique, les vêtements abandonnés et les canots pneumatiques dégonflés qui jonchent ses berges. Ces tout derniers mois, le rythme s'est encore accéléré. Les autorités grecques faisaient état d'une moyenne de 44 arrivées par jour dans la zone en 2017. Elles sont passées à 62 en janvier et février 2018, puis à 200 les mois suivants. « En avril, nous avons enregistré 2 700 arrivées pour la région d'Evros », a déploré Dimitris Vitsas, le ministre de la politique migratoire, lors d'un débat parlementaire sur les réfugiés, mardi 24 avril.
« Chaque jour, je vois des réfugiés. Je les croise...