"La Grèce est à moitié sortie de la zone euro"

André Sapir est professeur d'économie européenne à l'Université libre de Bruxelles.

Le "non" sort largement vainqueur du référendum grec de ce dimanche. Quel est votre sentiment ?

Pour moi le meilleur scénario était un "oui" large, ce "non" va avoir des conséquences abruptes. On reste dans une situation qui pourrit. Les banques vont rester fermées au moins toute la semaine et on ne va pas trouver un accord facilement. La Grèce est à moitié sortie de la zone euro. Ce scénario devient très crédible, à 40, voire 50 %, car on imagine mal que la Banque centrale européenne assouplisse ses mesures. La Grèce pourrait introduire rapidement une monnaie parallèle, du type "I owe you" pour payer ses fonctionnaires, les pensions? On approfondit cette phase de très, très grande incertitude en Grèce.

Le fait que le Premier ministre, Alexis Tsipras, revienne avec un mandat fort du peuple grec contre l'austérité ne va-t-il pas faire bouger les créanciers ?

Je ne crois pas que ce "non" va aider le peuple grec. Au contraire, le blocage va encore être plus marqué. Les partenaires européens qui avaient les positions les plus dures ne vont pas s'assouplir sur base du ...