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En Grèce, le désarroi des « nouveaux pauvres »

Δημοσιεύθηκε στη Le Monde ,
Soupe populaire distribuée par des bénévoles de l'Eglise orthodoxe, à Athènes.
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Soupe populaire distribuée par des bénévoles de l'Eglise orthodoxe, à Athènes.

Ils n'ont guère envie de raconter leur vie, les Athéniens qui font la queue pour entrer dans la salle à manger du centre Galini qui, dans quelques minutes - vers 13 heures -, ouvrira ses portes pour un troisième service. Ils ne sont pas très jeunes, ils ont l'air fatigués, habillés proprement et parfois très coquets. Les hommes ont un sac à dos, les femmes un cabas sous le bras. Et ils attendent. Un peu timides, un peu sauvages, stupéfaits, pour la plupart, de se retrouver là. Car il y a trois ans, ou deux, ou un, ils avaient un travail ou de quoi se nourrir par leurs propres moyens.

Ils ne reconnaissent plus leur vie. Ils viennent à la soupe populaire. Comme des milliers d'Athéniens. Les statistiques ne sont pas précises, mais ils se pressent plus nombreux chaque mois, et les points de ravitaillement gratuit se comptent désormais par centaines. Comment s'en étonner ? 35 % des Grecs vivent aujourd'hui au-dessous du seuil de pauvreté.

A l'intérieur, des bénévoles virevoltent entre les tables joliment dressées sous de larges icônes. Vite, poser devant chaque place une part de melon et une soupe de haricots nourrissante. La viande est de toute façon exclue le...